L’amazighité au cœur du mouvement à Oum El Bouaghi



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Même si cela ne s’exprime que timidement, l’amazighité, premier fondement de l’identité nationale, est au cœur du mouvement citoyen qui ne cesse de faire montre de cette appartenance. Lors du 9e vendredi du hirak à Oum El Bouaghi, des carrés entiers étaient formés de militants de la cause berbère.

En fait, chaque vendredi est devenu par excellence un moment fort pour appuyer les revendications berbères dans cette wilaya des Aurès. Cela a pris beaucoup de visibilité depuis le 22 février dernier, jour pendant lequel les citoyens ont commencé à arborer fièrement le drapeau amazigh et d’autres symboles y afférents.

Etant par essence une région berbérophone, la wilaya d’Oum El Bouaghi a quand même connu un recul de l’usage de la langue amazighe. Cependant, des associations appelant à la reconnaissance et au développement de cette langue sont nées, surtout dans les villes de Aïn Fakroun, où l’on continue à célébrer «Bessegrou», une fête typiquement berbère, dont les origines remontent très loin dans l’histoire du pays. Parmi les artisans de l’une de ces associations qui a des liens avec le Mouvement culturel amazigh (MCA) de Batna, dont il est l’un des fondateurs, citons Abdelkrim Reghiss.

Ce dernier est de tous les combats qui concernent la reconnaissance de l’identité amazighe. Contacté par nos soins, il nous apprend que, depuis juillet 2018, des regroupements ont lieu dans la wilaya appartenant aux Aurès. «Notre mouvement s’appelle Mouvement du grand Aurès. Il regroupe six wilayas, à savoir Batna, Khenchela, Oum El Bouaghi, Biskra, Tébessa et Souk Ahras. Des wilayas où l’on continue à s’exprimer en langue chaouie», précise Abdelkrim. Selon notre interlocuteur, plusieurs rencontres ont été organisées à Batna, Khenchela et Oum El Bouaghi. Actuellement, des assises se tiennent à Biskra. Suivront ensuite des regroupements à Tébessa et Souk Ahras, souligne encore M. Reghiss.

Aujourd’hui, tous les frontons des édifices publics portent des enseignes en langue amazighe, ce qui signifie une vraie reconnaissance des autorités du pays. Mais le combat reste encore long pour que la langue recouvre tous ses droits et conquiert tous les espaces publics, notamment avec un enseignement généralisé à tous les paliers de l’éducation.


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