Un fiasco pour Bensalah



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Une trentaine de personnes seulement ont rempli ce mardi les fauteuils de la salle de la conférence du dialogue national au club des pins en vue de l'installation de la commission indépendante de gestion des élections, ce qui consacre l'échec totale du rendez-vous boudé par la classe politique.


Abdelkader Bensalah, désigné chef d'Etat, devait présider la conférence mais s'est rétracté au vu du peu d'empressent affiché par les partis et personnalités conviés à l'évènement. Bensalah s'est fait représenter par Habba El Okbi, secrétaire général de la Présidence. En effet, de tous les partis invités, seul l'ANR de Belkecem Sahli, El Islah de Filali Ghouini, El Mostaqbel de Abdelaziz Belaid, le FLN et le RND ont répondu présents à la rencontre de consultation. Une seule personnalité, en l'occurrence, Miloud Brahimi, a participé à la rencontre.


Ouverte vers 10h00, la rencontre a enregistré un premier couac avec la sortie du représentant du front El Moustaqbal qui conteste le huis clos imposé pour le déroulement des travaux de la rencontre. Le parti s'est donc retiré de la conférence. Les parties prenantes -qui se résument à quelques individus sans représentativité aucune- ont pour ordre du jour de débattre des mécanismes à mettre en place en vue de préparer et d'organiser le scrutin du 4 juillet. Il s'agissait de mettre sur pieds une instance « indépendante », dans un climat général qui manquait de transparence. La façon avec laquelle cette conférence a été organisée donne à penser que les choses ont été ficelées d'avance et que la présence des participants est accessoire. L'échec de la conférence est annonciateur de l'impossibilité d'organiser l'élection présidentielle du 4 juillet prochain et probablement marquerait la fin politique de Bensalah et du gouvernement. C'est le cas de Abderezak Makri, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), qui a annoncé son rejet de l'invitation à cette réunion consultative. Il qualifie cette dernière d'« atteinte à la volonté du peuple ».


Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) décline également cette invitation. Suite à une réunion de son conseil national, le mouvement Elbina dirigé par Abdelkader Bengrina annonce son refus de participer à la conférence de Bensalah. Le mouvement motive son refus par le fait que cette rencontre ne correspondant pas aux attentes populaires. Les algériens réclament le départ de Bensalah ainsi que le gouvernement dirigé par Noureddine Bedoui. Pour Louisa Hanoune, « c'est une évidence pour nous de ne pas participer à ces consultations alors que la majorité réclame « leur départ ». Ali Benflis, a jugé ces consultations « inopportunes, hors sujet pour l'heure et contre-productives ». Car d'un côté, elles seront perçues par la peuple comme une autre provocation, et que le vrai problème posé par celui-ci est ailleurs. Le MPA de Amara Benyounes, pourtant parti de l'alliance présidentielle, ne participera pas à la conférence.


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