Rebrab-Kouninef

Pourquoi l’amalgame ?



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Le PDG du groupe Cevital, Issad Rebrab, a été entendu hier à nouveau par la section de recherches de la brigade de gendarmerie de Bab J’did, à Alger, avant d’être conduit dans l’après-midi, dans une opération de tapage médiatique spectaculaire, dans un fourgon cellulaire au tribunal de Sidi M’hamed pour comparaître devant le procureur de la République.

Aucune information n’a filtré sur la teneur de cette affaire qui défraie depuis la chronique. Mais si la justice n’a pour l’instant soufflé mot sur ce qui peut être reproché à l’homme d’affaires, les médias publics n’ont cessé durant toute la journée de donner les motifs de son audition sans «sourcer» leurs informations, à commencer par l’EPTV qui reprenait une dépêche de l’agence de presse officielle, l’APS, qui elle aussi n’avait adossé ses informations à aucune source, comme elle avait l’habitude de le faire.

Ainsi ils affirmaient qu’Issad Rebrab a été entendu dans «le cadre d’une enquête anticorruption». Selon ces médias publics, il «devra répondre des chefs d’accusation de ‘‘fausse déclaration relative aux transferts illicites de capitaux de et vers l’étranger’’, ‘‘surfacturation d’équipements importés’’ et ‘‘importation de matériels d’occasion’’ alors qu’il avait bénéficié d’avantages douaniers, fiscaux et bancaires».

De quoi s’agit-il en fait ? Ces vagues «chefs d’accusation» ne renseignent pas l’opinion publique sur l’affaire. La direction de communication d’Issad Rebrab, qui a démenti hier dans la matinée son arrestation, a affirmé que le patron de Cevital s’est rendu lui-même à Bab J’did et a été entendu dans le cadre des blocages du projet d’EvCon Industry. «Nous poursuivrons l’étude de l’affaire de nos équipements retenus au port d’Alger depuis juin 2018», assurait le patron de Cevital dans une déclaration partagée sur les réseaux sociaux, Twitter et Facebook.

S’agit-il du cas des deux presses de type DL1300A5 qui sont bloquées à Alger, depuis plusieurs mois ? Issad Rebrab, qui a déjà communiqué sur le sujet, avait déclaré que l’opération s’était faite dans les règles et accusait même ce qu’il appelait «la main invisible» d’empêcher la réalisation de ses projets en Algérie.

Comme pour les équipements d’EvCon Industry bloqués au port sec de Boudouaou, où la justice avait fait deux contre-expertises favorables au groupe Cevital, avant qu’elle ne décide de s’appuyer sur la première qui a été très contestée, le PDG du groupe Cevital s’est également défendu des «soupçons» soulevés à l’époque par les services des Douanes. Il était, disait-il, près à fournir tous les documents attestant de la qualité des équipements qu’il avait importés.

Si «les chefs d’accusation» portent sur ce dossier, pourquoi alors la justice n’avait-elle pas fonctionné à cette époque-là ? Quel objectif veut-on atteindre en coïncidant la convocation du PDG du groupe Cevital, premier exportateur après le groupe Sonatrach, avec l’arrestation des frères Kouninef ? Le tapage médiatique qui a entouré hier la convocation d’Issad Rebrab et l’épais brouillard qui la couvre peuvent donner lieu à mille et une lectures.

Le patron du groupe Cevital, qui ne manquait pas de se plaindre du blocage de ses projets à Béjaïa et à Alger, se retrouve subitement dans une tempête judiciaire, alors qu’il est l’un des rares hommes d’affaires à ne pas avoir figuré sur la liste de ceux qui ont été frappés par une interdiction de sortie du territoire national (ISTN) !

Beaucoup de questions se posent sur cette «histoire» dont l’opinion publique ne connaît ni les tenants ni les aboutissants. Même l’affaire Samha, dont la presse avait fait l’écho il y a quelques mois, n’était pas à même de conduire le patron de Cevital à cette situation.

Des sources douanières, citées à l’époque par certains journaux, lui réclamaient tout au plus une amende pour avoir, disaient-ils, «revendu en l’état les équipements épargnés par l’incendie qui avait ravagé son usine Samha (Sumsung) de Sétif».

Ces collaborateurs affirment que le patron de Cevital veillait au grain pour être en règle dans la réalisation de ses projets, parce qu’il se savait dans le collimateur du régime, qui ne lui aurait pardonné aucun écart.

L’opinion attend certainement de la transparence dans le traitement de ces affaires.


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