Aller voter quand et pour qui ?



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J’ai parlé, il y a quelques jours, de la présidentielle que les responsables du pays tiennent à tout prix à organiser, à la date convenue par eux. Pour en assurer le bon déroulement, on préfère que Abdelkader Bensalah soit aux commandes, que les choses soient conduites par le chef de l’Etat par intérim. Soit ! Admettons que cela soit réalisable, que les Algériens se calment et finissent par se ranger à l’avis des décideurs qui veillent au grain. Lui ou quelqu’un d’autre, autant que ce soit quelqu’un de l’intérieur du système qui veille à ce qu’aucune voix ne se perde au profit d’un inconnu, de quelqu’un qui pourrait mener le pays là où les forces en coulisses n’ont pas envie de le voir aller. A ce que ces dernières considèrent comme une  dérive. Comme si ce n’était pas déjà le cas. Comme si tout se passait à merveille là où la rue n’arrête pas de réclamer le changement ! 
La Constitution que Bouteflika et son entourage ont tripotée à leur guise, et que ces derniers, jusqu’à la dernière minute, ont voulu manipuler à souhait, est devenue, depuis le mouvement citoyen du 22 février, le moyen incontournable, voire le seul instrument qui garantisse le respect des lois de la République. On est tellement certain de parvenir à imposer un scrutin à une opinion réfractaire, dont on se refuse à entendre le rejet, que l’on ne se soucie pas de ce qui se passera au lendemain du rendez-vous électoral.  
La fin du mandat de Abdelkader Bensalah est programmée pour le 9 juillet. Autrement dit, 5 jours après le vote. Qui va assurer la suite ? Le second tour, par exemple, personne n’en parle ! 
A moins que l’on ait décidé, à l’avance, comme je l’ai entendu expliquer par un observateur, celui-là, effectivement, averti, qu’il n’y aurait pas de second tour ? 
A moins que l’on ait décidé que le 4 juillet au soir, tout serait plié et que le lendemain l’Algérie se réveillerait avec un nouveau président que d’aucuns auraient choisi au pays ? Une élection sans second tour est-elle possible ? Personne n’a évoqué l’après, comme s’il était évident que tout soit plié en un tour en faveur d’un candidat qui assure la continuité. Affaire à suivre ? 
M. B.

 


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