Mustapha Bouchachi l’a déclaré depuis Yakourène.. «Le Hirak est une continuité de la révolution de 1954»

Lors de la soirée du 12e vendredi de mobilisation du peuple algérien qui n’a pas reculé d’un iota, Me Mustapha Bouchachi a tenu à saluer grandement la jeunesse algérienne qui a démontré au monde entier son civisme, sa maturité et de sa démarche civilisationnelle qu’il a entrepris depuis le début de ce mouvement. C’est le message qu’il a lancé, lors de sa rencontre avec la société civile durant la soirée d’avant-hier au niveau du stade communal de la localité de Yakourène (à une quarantaine de kilomètres à l’est de Tizi-Ouzou).
A cette occasion, le militant et défenseur des droits de l’Homme, a appelé la jeunesse à être patiente et de sauvegarder le caractère pacifique de ce mouvement qu’il a qualifié de révolution pacifique et d’une continuité de la guerre de libération nationale (1954-1962). «Je considère qu’on a libéré la terre, mais nous n’avons jamais libéré l’être humain.
Nos jeunes qui sont sortis le 22 février et continuent de sortir à ce jour, sont en train de mener une révolution pacifique pour continuer la première révolution. Il faut être patient car nous avons donné un exemple pour le monde entier que les Algériens peuvent militer pacifiquement et on arrivera à notre objectif escompté qui est l’instauration d’une Algérie libre et prospère», dira-t-il avant d’ajouter : «La jeunesse a une responsabilité historique de garder cette démarche civilisationnelle car le monde entier est témoin d’une jeunesse civilisée, pacifique, et même qu’il y a des nations qui sont jalouses de notre démarche .» Me Bouchachi a indiqué que le peuple algérien ne reculera jamais devant rien jusqu’à l’aboutissement de ses revendications. «Je ne pense pas que le peuple algérien reculera à cause du jeûne ou de la chaleur. Bien au contraire, il est conscient de l’avenir de ses enfants et de ses petits-enfants, alors il veut aller vers un changement réel et radical», ajoute-t-il confiant.
L’hôte de Yakourène a appelé le système en place à céder sa place et de quitter les commandes du pays afin d’aller vers des élections transparentes pour élire un président issu du peuple et qui ne doit pas être l’otage d’une institution interne ni de forces étrangères. «Nous voulons une présidence collégiale et un gouvernement sain à qui nous pourrons faire confiance». Dans le même sillage, Bouchachi a mis l’accent sur le fait que le secret de la réussite de ce pari est de rester uni et continuer à militer pacifiquement. «Nous voulons le départ de ce système qui a commandé ce pays depuis 1962 à ce jour. Nous sommes fiers de cette jeunesse qui a donné dignité et fierté pour une nouvelle Algérie libre et démocratique. Ma génération a essayé de militer, mais on n’a pas réussi».
À propos du dialogue proposé par Bensalah, Me Bouchachi s’en remet au peuple pour le rejeter : «le peuple a dit à l’unisson, et ceci est un référendum : pas de dialogue avec les symboles du système», dira Bouchachi justifiant ce refus par non seulement leur illégitimité, mais aussi par le fait que «l’actuel Premier ministre était Wali puis ministre de l’Intérieur et a fraudé pendant les dix dernières années».
«Peut-on lui faire confiance maintenant en tant que Premier ministre pour organiser les élections, notre avenir ?», s’est-il en outre interrogé
Z. C. Hamri