L'impératif de faire confiance



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Alors que le mouvement populaire initié le 22 février dernier s'apprête à boucler ses trois mois de contestations, un bilan provisoire et exhaustif est nécessaire afin de faire une lecture objective de la crise qui perdure et des solutions proposées : il faut d'abord retenir que Abdelaziz Bouteflika n'est plus Président, des poids lourds de la scène politique et sécuritaire jugés responsables sont incarcérés, d'autres sont poursuivis pour des faits très graves portant notamment atteinte à l'économie nationale.

Tout cela se déroule au moment où tout porte à croire que la justice, qui n'a jamais été aussi audacieuse dans le traitement de dossiers lourds, semble plus que jamais déterminée à poursuive son opération mains propres pour venir à bout des anciennes pratiques et des symboles qui ont mené le pays à la dérive. En revanche, sur le plan politique, les choses n'avancent pas aussi rapidement pour mettre fin le plus tôt possible à la crise.

Les avis divergent entre l'option légale, qui a l'avantage sur le plan juridique de préserver le pays d'une éventuelle ingérence étrangère que favoriserait un vide constitutionnel propice sur le plan du droit international à "l'agitation" des instances onusiennes et des ONG à la solde de l'Occident. Cette option conforme à la loi fondamentale est défendue par l'état-major de l'ANP et une partie de l'opinion publique soucieuse de voir s'instaurer le plus rapidement une solution pour un retour à la normale. L'autre option, celle du « dégagisme » ou du fameux « Yetnahaw gaâ », dispose également d'un soutien populaire exprimé par un hirak très nombreux, mais fragilisé par son incapacité à se faire représenter. Elle rejette en bloc l'organisation d'élections sous la houlette de l'actuelle équipe gouvernementale et réclame une période de transition et une gestion collégiale de cette période.

La dernière lettre cosignée par Ahmed Taleb el Ibrahimi, Rachid Benyellès et l'avocat Ali-Yahia Abdenour s'inscrit en partie dans cette voie qui rejette aussi la date du 4 juillet et appelle à l'ouverture d'un dialogue avec l'armée et à une période de transition. Très attendue, cette initiative n'a pas eu l'effet escompté auprès de l'opinion publique compte tenu de son aspect jugé peu consistant, sans parler de l'absence de consensus sur les signataires de la lettre.

Quelle issue donc pour la crise ? La dernière intervention du chef d'état-major depuis Ouargla est claire et sans équivoque, l'enjeu pour l'instant n'est pas forcément celui un changement rapide et radical du système politique qui nécessite du temps et des structures disposant d'un mandat populaire, mais plutôt la préservation du pays d'éventuels dérapages et d'une instabilité durable dont seul un retour à l'ordre constitutionnel avec l'élection d'un président peut venir à bout. Cette vision des choses,s qui ne fait pas l'unanimité au sein de certaines formations, par manque de confiance ou par calculs politiques, devrait être sérieusement discutée dans un climat de confiance, loin des interférences médiatiques de l'autre rive de la Méditerranée, car après tout c'est une crise de confiance et d'interférence à laquelle nous assistons aujourd'hui


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