Les manifestations à l’est du pays



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Un peuple en colère contre Gaïd Salah

Le troisième vendredi du mois de Ramadhan, 14e dans le parcours du mouvement du 22 février, n’a pas été raté par un peuple qui tient toujours à ses revendications de rejet de la présidentielle du 4 juillet et de départ du régime.

Mais le principal fait saillant demeure une sourde colère exprimée contre le chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, qui s’entête à maintenir la présidentielle, ainsi qu’un gouvernement qualifié d’illégitime. C’est ce que les manifestants ont exprimé hier à Jijel, où on retiendra le slogan «Y’en a marre de ce pouvoir, y’en a marre des généraux», chanté durant près de 500m par la foule qui a réitéré son rejet des élections du 4 juillet avec le chant «Ma nvotich, ya ma nvotich (je ne voterai pas) ya l’menfi, ma nvotich le 4 juillet, ya l’menfi.» Sur les écriteaux portés par des marcheurs, on pouvait lire «Un général qui ferme les routes vers Alger ne peut pas ouvrir la voie de la démocratie et la liberté», «Gaïd Salah, ce n’est pas une faveur que vous faites au peuple, comme veulent le faire croire certains».

Un vieux militant brandit pour sa part un soutien à Hadj Ghermoul incarcéré : «Libérez El Hadj Ghermoul, système dégage». On retiendra quelques accrochages verbaux entre un groupe portant une banderole en faveur de l’armée et des marcheurs qui ont scandé des slogans contre Gaïd Salah.

Un citoyen lance à l’adresse de ceux que dérangent les slogans anti-Gaïd : «Cette marche est celle du hirak, si vous voulez soutenir Gaïd Salah, organisez votre marche le samedi.» La même détermination était au rendez-vous à Oum El Bouaghi, Khenchela et Tébessa. A Souk Ahras et malgré une pluie torrentielle, les manifestants ont installé une tribune à la place de l’Indépendance. A El Tarf, la 14e marche a pris de l’altitude et du relief. Manifestement plus de monde avec la disparition remarquée de slogans «périmés».

A la place, les manifestants clamaient : «Gaïd Salah dégage» et «Pas d’élections avec la bande de voleurs». «Nous avons neutralisé les mouches électroniques et les parasites», explique un organisateur de la marche.

C’est l’une des raisons. Il y a une autre, les gens sont très remontés contre le chef de l’état-major de l’ANP. Son entêtement à aller aux élections avec les mêmes organisateurs de la fraude l’a rendu suspect aux yeux des Algériens. A Batna, les manifestants ont été plus sévères envers le chef de l’ANP, et scandaient : «Gaïd Salah dégage», «Hada chaab la yourid hokm el asker men jadid» (le peuple ne veut pas le retour du régime militaire).

Ils étaient aussi des milliers à Mila, où la marche de ce 14e vendredi a été marquée par la participation de deux moudjahidate de la Révolution de Novembre 1954. Sous les feux des caméras de télévision, l’une d’elles, 82 ans, lance : «J’ai chassé la France et je chasserai la issaba (la bande de malfaiteurs).»

A Skikda, la réponse de la rue quant aux déclarations du chef de l’état-major au sujet du maintien de la date du vote a été sans équivoque : «Pas de vote tant que la bande est au pouvoir», et «Le 4 juillet nous marcherons, nous ne voterons pas», scandaient les centaines de femmes, de jeunes et de moins jeunes qui ont bravé les contraintes du jeûne pour faire passer leur message. Mais à Batna comme à Skikda et partout ailleurs, les manifestants ont souligné le distinguo qu’ils font entre l’armée et son chef. Correspondants

Annaba : «Dégagez tous !»

Ceux qui ont misé sur l’affaiblissement du mouvement populaire dans la wilaya d’Annaba en privant les habitants d’un iftar collectif en présence de Me Bouchachi ont eu tort. Un démenti formel a été rendu public par les milliers de manifestants qui ont investi hier le centre-ville, particulièrement le Cours de la Révolution.

En effet, des hommes, des femmes, des garçons et des filles, emblème national en main ont bravé la faim et la soif pour prendre d’assaut le chef-lieu et exprimer leur refus général aux propositions de l’armée. «Pas de négociations, pas d’élections jusqu’au départ des bandits», «C’est une République pas une caserne», «Dégagez tous, cela veut dire dégagez tous» sont les principaux slogans scandés en arabe par des manifestants, venus des quatre coins de la wilaya.

Remarquablement, les revendications de ce 14e vendredi ont pivoté tous autour d’un rejet catégorique de la prochaine élection présidentielle, à laquelles a appelé le chef d’état-major de l’ANP, le général-major Ahmed Gaïd Salah, dans son dernier discours. «Si le chef d’état-major de l’ANP veut nous imposer l’élection présidentielle qu’il cherche un autre peuple pour voter. Je pense qu’il est assez lucide pour comprendre que les Algériens ne veulent plus des résidus du système de Bouteflika. Des élections organisées par un chef d’Etat comme Abdelkader Bensalah et un spécialiste de la fraude électorale de la trempe de Nouredine Bedoui, cela pouvait être envisageable avant le 22 février.

Désormais, le peuple ne se laissera plus berner», prévient un groupe d’étudiants rencontrés sur le perron du théâtre Azzedine Medjoubi. D’autres résument leurs revendications dans «une période de transition démocratique sans, bien sûr, les figures de l’ancien régime». Rappelons qu’après l’avoir accordée, le wali d’Annaba, Toufik Mezhoud, a choqué la population locale, dans l’après-midi de jeudi, en annulant l’autorisation d’un iftar collectif qui devait être organisé à l’hôtel Meribout (Téléphérique). En cause, le chef de l’exécutif a appris la présence à cet événement des deux avocats : Maîtres Mostefa Bouchachi et Abdelghani Badi ainsi que l’activiste Samir Benlarbi.  M.-F. G.

Sétif : Haro sur les partis de «l’alliance présidentielle»

Hier et sous une chaleur torride, les abords du siège de la wilaya de Sétif n’ont pas désempli. Les manifestants venus nombreux des quatre coins de la wilaya ont maintenu leur mobilisation, tout autant que leurs slogans, exigeant le départ des derniers symboles d’un régime tenu responsable des malheurs du peuple. Pour de nombreux protestataires, la mobilisation continue jusqu’au départ de Bensalah et Bedoui.

Le dernier dérapage de la «défunte» alliance présidentielle n’est pas passé inaperçu : «Les Algériens qui se sont réapproprié le droit de parler n’ont pas délégué les partis fantoches du FLN, du RND, de TAJ, du MPA et de l’ANR soutenant la feuille de route de Gaïd Salah, celle-ci n’est pas celle du peuple algérien militant pour une Algérie démocratique, égalitaire et plurielle», ont déclaré à El Watan de jeunes étudiants aux avant-postes de la contestation. S’amplifiant un peu plus, la manifestation se durcit, dit non à l’élection présidentielle et aux ingérences étrangères.

La foule répétait : «Makanech intikhabet ya issabet» (Pas d’élections, bandits) «Imarat – Imarat, daoulatou El Mouamaret» (Les Emirats, Etat des complots), «On exige un gouvernement populaire et non Bedoui». Le chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaid Salah, n’a pas été non plus épargné par les manifestants. Soulignons que les obligations du mois de Ramadhan n’ont pas empêché les femmes à descendre une nouvelle fois dans la rue apporter leur contribution à la révolution.  Kamel Beniaiche

Biskra : La résistance inaltérée

A Biskra, sous un soleil de plomb, les manifestants ont scandé leur désir de voir s’instaurer «un Etat civil et pas militaire, une République et pas une monarchie, des élections transparentes et honnêtes et non pas un simulacre fomenté par des spécialistes de la fraude», a-t-on constaté. «Le chef de l’Etat-major est dans son rôle et nous sommes dans le nôtre. Nous les avons obligés à revoir leur feuille de route et à tout recalculer et reconsidérer avant de prendre des décisions. Nous avons chamboulé leurs plans. Ils sont à l’agonie et nous cesserons ce mouvement populaire pacifique dès la satisfaction de nos revendications salvatrices pour notre pays. La vague des poursuites judiciaires visant certaines personnalités du sérail n’est qu’une goutte d’eau pour rétablir notre pays sur de bonnes bases. Nous voulons un Président légitime et apte mentalement et physiquement et une classe politique soucieuse de son peuple et du devenir de notre grand pays», a commenté un jeune qui paraissait nullement éprouvé par les aléas climatiques et du Ramadhan.  Hafedh Moussaoui     


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