Boumerdès

«Le 4 juillet, on manifestera»



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En ce 14e vendredi de mobilisation citoyenne contre le pouvoir et ses représentants, les manifestants de Boumerdès ont réitéré leur vigilance face «aux manœuvres de suspicion et de division».

Mais surtout, une nette demande : «Dégage, dégage ; Bedoui dégage», ou encore «Dégage, dégage, Gaïd dégage». Les mots d’ordre se sont faits plus précis et plus pressés : «Le départ du système corrompu est une revendication légitime qu’il faut réaliser au plus vite».

Les protestataires ont également insisté sur leur opposition quant à la décision unilatérale de tenir des élections le 4 juillet prochain : «Participer aux élections est la soumission aux mafieux du système.» Et de faire cette précision : «Les élections, c’est quand le peuple le voudra. Aucune légitimité au-dessus de celle du peuple.» Le chef d’état-major a été particulièrement pris pour cible en ce 14e vendredi. Un jeune manifestant nous a déclaré : «Nous sommes sortis contre le pouvoir militaire qui doit se soumettre à la volonté du peuple et non le contraire.

Qu’on applique les articles 7 et 8 de la Constitution et qu’on restitue au peuple son pouvoir.» Les écriteaux qui abondaient dans le même sens n’ont pas manqué non plus : «Gaïd retourne dans ta caserne» , «Ni Emiratis, ni généraux» ou encore «La militarisation signifie la destruction.» Même si le nombre des manifestants a baissé quelque peu, la mobilisation est demeurée intacte.

Des mères avec leurs enfants rejoignaient la marche au fur et à mesure de son passage devant les quartiers. Aux côtés des jeunes, des vieillards ont tenu à exprimer leur solidarité : «C’est vraiment dommage que l’Algérie, enviée pour sa jeunesse, connaisse un sort aussi lamentable à cause de dinosaures de la politique.» Un autre renforce l’idée : «Ils veulent toujours se maintenir en changeant simplement de casquettes. Du FLN, RND et autres partis du sérail, on est passé à la casquette militaire qu’ils s’empressent d’ailleurs de déclarer leur servitude.»

Un jeune de 25 ans ne mâche pas ses mots : «Gaïd a trahi et le peuple et l’armée. Qu’il le sache : peuple et armée sont Khawa, khawa alors que Gaid est avec les khawanas (les traitres).» Lourd réquisitoire du peuple contre celui qui est perçu comme le dernier obstacle à la renaissance algérienne.


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