Perspective de report de la présidentielle

L’optimisme de la classe politique



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La classe politique et les observateurs de la scène nationale ne sont nullement surpris par l’absence de candidats à la présidentielle du 4 juillet.

Lorsque l’on sait que depuis le 22 février, les Algériens disent «non» à cette élection, il est évident que l’on essuie un tel échec. «On ne peut pas faire une élection sans électeurs.

Les Algériens rejettent ce scrutin. Ils réclament une période de transition avec l’ouverture d’un dialogue constructif et le départ de toutes les figures de l’ancien régime. Il fallait abdiquer», affirme Soufiane Djilali, leader de Jil Jadid, qui dénonce l’obstination du pouvoir qui a engagé, selon lui, depuis trois mois, un rapport de force au lieu d’établir un dialogue sérieux.

Soufiane Djilali rappelle que son parti et d’autres formations de l’opposition ont appelé à une période de transition, mais le pouvoir a refusé, parce qu’il avait d’autres calculs. «On aurait pu gagner deux mois et épargner aux Algériens ces mouvements de foule. Mais l’entêtement du pouvoir a mené le pays dans une impasse», accuse Djilali, affirmant que le report de l’élection est une grande victoire pour le mouvement populaire.

«Avec cette nouvelle donne, le pouvoir vient de perdre la partie. Il sera donc dans l’obligation d’ouvrir le dialogue pour une gestion consensuelle de la période de transition, d’autant plus qu’à partir du 9 juillet, on se retrouvera dans une phase non constitutionnelle, non prévue par la Constitution», rappelle-t-il.

L’annulation de cette élection décidée de manière unilatérale par le régime est pour le FFS un grand acquis qui couronne plusieurs semaines de grande mobilisation et de sacrifices. «Contrairement à quelques avis fatalistes et alarmistes, l’annulation de cette élection présidentielle constitue une chance pour l’avenir de la démocratie dans notre pays», note le premier secrétaire du parti, précisant que la crise politique multiforme qui a longtemps paralysé notre nation et hypothéqué l’avenir de notre peuple ne pouvait et ne devait pas se résorber à travers un autre coup de force électoral.

Une élection décidée de manière unilatérale

De l’avis du FFS, beaucoup de temps a été perdu depuis l’entame de la glorieuse révolution populaire pacifique, à cause des manœuvres souterraines des tenants du pouvoir réel et de leur entêtement à faire aboutir une feuille de route politique décriée et dénoncée par la majorité de la classe politique et de l’ensemble de nos valeureux compatriotes.

«Il n’y a pas de fatalité historique, car les solutions existent, le vide constitutionnel est éphémère devant la gravité de la situation et l’impérative nécessité de prévoir des solutions politiques pacifiques et démocratiques», fait remarquer le responsable du FFS, pour qui il est plus que temps, aujourd’hui, de se conformer à la volonté populaire en engageant le pays dans une transition démocratique qui verra l’élection d’une Assemblée constituante souveraine et l’avènement de la IIe République.

Le Parti des travailleurs, dirigé par Louisa Hanoune, se félicite de voir que ni les manœuvres ni les menaces et encore moins les intimidations ne sont venues à bout de la volonté de la majorité du peuple, qui a massivement rejeté l’élection du 4 juillet. Pour le PT, il est certain que ce scrutin prévu par le pouvoir comme moyen de sauvetage du système n’aura pas lieu.

La transition démocratique s’impose

«La mobilisation avait défait auparavant les plans visant le sauvetage du système, à commencer par la mise en échec du 5e mandat, du prolongement du 4e mandat et la mise en route de l’article 102 de la Constitution qui a conduit à la tentative d’imposer la présidentielle du 4 juillet.»

Le secrétariat politique du parti s’est réuni hier et a rappelé que la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, avait annoncé, plusieurs semaines avant son incarcération, le refus du parti de s’inscrire dans les initiatives du régime, en retirant notamment son groupe parlementaire de l’APN et en refusant de participer à la présidentielle du 4 juillet.

Pour le PT, la transition réellement démocratique qui permettra au peuple d’exercer sa pleine souveraineté, en rupture avec le système, ses institutions, ses symboles et ses pratiques, serait un processus constituant qui, partant de la base, culminera avec la mise en place d’une Assemblée nationale constituante et souveraine, composée de délégués élus et révocables.

Mohamed Adimi, du parti Talaie El Hourriyet, estime que le pouvoir doit se rendre compte qu’il ne peut plus tourner le dos aux exigences de la rue. «Nous entamons une nouvelle étape qui impose le report de l’élection, l’ouverture d’un dialogue fructueux et surtout la démission de Bedoui et de son gouvernement», note Adimi, persuadé que le pouvoir annoncera le report des élections, mais avant cela, le parti de Ali Benflis exige la mise sur pied d’une instance indépendante chargée de l’organisation et de la surveillance des élections.


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