Extraits du livre du général Nezzar

Bouteflika et ses coups bas contre l’ANP



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Dans cet extrait du livre Bouteflika, la faillite annoncée, à (re)paraître bientôt, l’ancien ministre de la Défense nationale évoque la relation tumultueuse entre l’ancien président de la République et l’armée qu’il a toujours cherché à neutraliser.

«La guerre contre le terrorisme risque d’être longue parce qu’il a décrédibilisé l’Etat en ne réitérant pas sa décision d’éradiquer les irréductibles du terrorisme, uniquement parce qu’il a sa politique a incurvé dangereusement le cours des choses. Il a laissé ouverte, indéfiniment, la porte du pardon. ‘’La concorde’’, extensible à l’infini dans le temps, ne signifie rien d’autre, dans l’esprit des terroristes que : tuez, dévastez, vous serez au bout du compte quand même pardonnés ! Il a exprimé sa sollicitude et sa compréhension aux tueurs : ‘’Si j’avais leur âge…’’ Il a donné un sens politique à leurs crimes : ‘’Après tout, Hattab ne s’attaque qu’aux militaires.’’ ll a délégitimé le processus engagé le 11 janvier 1992, en le qualifiant de ‘’violence’’. Il a inventé un nouveau vocabulaire, ‘’Monsieur Hattab’’, pour désigner les assassins, effaçant le bénéfice psychologique et moral des étiquettes qu’ils ont tout fait pour mériter.

Le discours politique, qui hésite à désigner clairement l’obédience et les mobiles des assassins, encourage leurs commanditaires et suscite des complicités et des vocations. Lorsqu’il a nommé à des postes de souveraineté leurs amis et défenseurs, il a revitalisé par des gestes forts le moral de leurs principaux chefs. Il a ressoudé leurs rangs et désigné à leur vindicte ceux qui ont choisi de résister à leurs offensives : ‘’Je ne suis pas responsable de ce qui est arrivé avant 1999.’’ Et, surtout, il a reculé dans la mise en application des réformes à même de transformer les conditions sociologiques qui font le terreau de l’intégrisme.

La réussite de la mission des forces de sécurité ne dépend pas uniquement de la qualité du commandement et du courage des hommes, de l’efficacité de l’organisation et des moyens matériels existants ; elle est directement proportionnelle à la cohérence et à la clarté du discours politique qui définit le but objectif du combat. Le discours qui contredit tous les jours ce que ces forces accomplissent sur le front du terrorisme, la politique qui désavoue explicitement dans les faits leurs efforts remettent en cause leurs succès.

La condamnation sans équivoque de l’acte salvateur du 11 janvier 1992 est la grande bifurcation qui conduit Bouteflika, naturellement, à reprendre, point par point, la phraséologie des porte-parole du parti dissous : ‘’La violence du pouvoir a arraché aux islamistes une victoire légitime.’’ Le mot ‘’violence’’ dans sa bouche est lourd de sens politiques et de significations ; ces significations que comprennent les chancelleries étrangères et les ONG qui guettent le moindre écho venant d’Alger.

Elle conduit Bouteflika, naturellement, à rechercher des alliances et à mettre en œuvre les moyens qu’il juge efficaces pour neutraliser les institutions, les partis ou les personnes qui ne veulent pas accepter le retour à la situation qui prévalait à la veille du 11 janvier 1992.

Dès lors qu’il a changé de cap et qu’il s’est repositionné sur les thèses de Sant’Egidio, il convenait de trouver des boucs émissaires. Les attaques contre l’ANP lui permettent d’accréditer l’idée qu’il ‘’n’est pas libre de ses mouvements pour réaliser la paix’’, mais qu’il pourrait le devenir si on l’aidait à se débarrasser des généraux.»


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