«El Meqnine Ezzine

ou le cri de Cheikh Mohamed Badji» d’Abdelkader Bendamèche.. Hommage au poète de la mer



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Paru aux éditions ENAG, «El Meqnine Ezzine : ou le cri de Cheikh Mohamed Badji» d’Abdelkader Bendamèche est un essai biographique consacré à l’immense artiste qu’était Mohamed Badji, dit «Khouya El bez».

En 320 pages, l’auteur de ” El Meqnine Ezzine : ou le cri de Cheikh Mohamed Badji ” paru aux éditions ENAG, Abdelkader Bendamèche retrace le parcours du musicien, du militant et du poète épris de liberté, celui qu’on surnomme “Khouya El Bez”. Préfacé par Lounis Aït Aoudia (président de l’association Les Amis de la rampe Louni Arezki), le livre comporte moult hommages, témoignages, articles de presse, photographies ainsi que le corpus poétique ou le diwan du Cheikh Badji, Mohamed Douibi de son vrai nom. Dans son avant-propos, Abdelkader Bendamèche considère son ouvrage comme un “devoir de mémoire”. “C’est une tranche de vie qui relate les péripéties d’un homme et d’un modèle, d’un fin créateur artistique, poète et mélodiste. C’est aussi celle qui dit l’acharnement d’un militant pour la cause nationale, celle qui a fait battre son cœur jusqu’à la condamnation à mort et sa mise en liberté plus tard, celle qui dit toute sa foi en Dieu le Tout-Puissant, à son prophète Mohammed (Qsssl), et au jour dernier, celle enfin d’un écorché vif qui n’a cessé, sa vie durant, de dire son amertume, d’exprimer sa douleur à l’encontre de toutes les formes d’injustice.” écrit l’auteur dans son livre.
Musique et condamnation
Originaire d’El Eulma ( Hauts plateaux), Mohamed Badji est né Mohamed Douibi en 1933 à Oued Koreich (Bab El Oued) à Alger. Après des études à l’école coranique, il commence à travailler au port d’Alger alors qu’il n’avait que 17 ans. A 18 ans, il se marie et fonde une famille. Il fréquente le cercle des scouts aux côtés d’une icône de la révolution algérienne Didouche Mourad et de là, nourrit sa passion pour l’art en s’imprégnant de musique traditionnelle et de chants populaires qui cultivent en lui à la fois son amour pour la musique et son nationalisme déjà profondément ancré. Aux côtés de Cheikh Baâziz, Chaâbane Madani, Brahim Siket et d’autres, Mohamed Badji rejoint la troupe de Kanoun (Kaddour Abderrahmane), mais c’est auprès de Moussa Boussbâa qu’il apprend la musique.
Un seul compagnon, la mer
Apprenant lui aussi à jouer de la guitare, Badji constitue son propre orchestre avec lequel il anima ” beaucoup de soirées ” note Bendamèche en mettant l’’accent sur ” les qualités vocales et instrumentales de l’artiste qui avait une grande connaissance du patrimoine poétique ancien “. Très attaché à la famille mais aussi à sa patrie, Mohamed Badji était aussi un moudjahid qui fut arrêté en 1957 durant la grève des huit jours, par la police française, torturé, jugé et condamné à mort à la prison de Barberousse (Serkadji). Son exécution annnulée, il sort de prion en 1962. Et c’est dans les geôles de Serkadji, que l’illustre poète compose l’un de ses plus beaux titres ” El Meqnine Ezzine “. Pour l’anecdote, Bendamèche rapporte que, lorsqu’il était en prison, ” et en bon religieux qu’il était, Badji faisant chaque matin l’appel à la prière.
Le prévôt de prison lui disait à chaque fois “chante, chante canari”. C’est de cette réflexion qu’il s’est inspiré pour écrire son chef d’œuvre ” Ya El Meqnine Ezzine ” souligne l’auteur. Après sa sortie de prison, Mohamed El Badji se trouve affecté en tant que fonctionnaire au ministère de la justice et se retrouver une deuxième fois mais comme employé à Serkadji. Par la suite, il choisit de poursuivre sa vie dans un endroit calme, une grotte exceptionnelle à Bouharoun où il élut domicile et où il passa le plus clair de son temps. Dans cette modeste demeure, l’artiste donne le dos à l’Algérie en disant ” Hadi masstarfetche bya ana nchouf lebhar ” (ce pays ne me considère pas à ma juste valeur, alos, moi, je regarde la mer) et regarda tout le temps la mer. De cette position et de son parcours, Badji s’inspire pour aiguiser sa fibre artistique. Lorsqu’il perd son ami en mer, Badji lui dédié sa chanson Bahr Ettoufan.
” La mer était devenue son amie, il lui parlait, imaginait des choses qu’il transmettra dans ses poésies. Badji était aussi un grand passionné de la Palestine…” dira Bendamèche. Par ailleurs, Mohamed Badji a composé et écrit plusieurs chansons pour de grands noms comme les regrettés Amar Ezzahi, Boudjemaâ El Ankiss, Ahssen Saïd, Khelifi Ahmed Seloua, Rabah Driassa, et Faïza El Djazaïria ainsi que Aziouz Raïs, Rédha Doumaz ..Parmi les plus connues de ses œuvres, on peut citer “Hadi mouda oua enta ghrib”, “Alik el hana oua edhamane”, “El oueldine”, “Ya kebdi ouldi âlach”… Khoya El-Bez est décédé le 28 juin 2003 à son domicile, à El-Mouradia, à Alger. Il avait 70 ans.
Sara Boualem


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