Près d’une semaine après la détention du général à la retraite

L’avocat de Ali Ghediri s’exprime



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Après les informations confuses et contradictoires sur les griefs retenus contre le général à la retraite Ali Ghediri, qui ont conduit à sa mise en détention provisoire depuis dimanche dernier, un des membres du collectif de ses avocats revient sur les circonstances de cette affaire troublante.

Pour notre interlocuteur, le candidat à l’élection présidentielle «a fait l’objet de deux inculpations. La première est la  »complicité dans la délivrance d’informations et de documents de nature à porter atteinte à l’économie et à la défense nationale ». La seconde est d’ »avoir participé à une entreprise de déstabilisation du moral des troupes »». Pour l’avocat, Ali Ghediri «n’est pas poursuivi pour falsification». Et d’expliquer : «Dans l’affaire, il y a un deuxième prévenu, Aïssa Guesmia, qui aurait établi une pièce d’identité nationale dont le nom ne correspond pas exactement au sien. Il aurait changé une lettre seulement qui le fait basculer dans l’usurpation d’identité.

Ce prévenu a créé un parti politique agréé par le ministère de l’Intérieur. Il est connu à Tébessa, où il est très actif politiquement et économiquement, puisqu’il s’est lancé dans les investissements agricoles. Il a pris contact avec Ali Ghediri et s’est rapproché de lui pour le connaître. Il lui a rendu visite à plusieurs reprises, lui a présenté certaines personnalités, dont l’ancien ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni. Pour Ghediri, Guesmia est un chef de parti. Il a apporté son soutien à sa candidature pour l’élection présidentielle.» Selon l’avocat, le coprévenu de Ali Ghediri a rencontré ce dernier en France, lors d’un voyage. «Il l’a invité dans un restaurant et lui a présenté une personne qu’il connaissait bien.

La discussion tournait autour de tout et de rien. Guesmia voulait se charger de la campagne de collecte de signatures et Ali Ghediri lui a remis près de 5000 formulaires. Il s’avère que certaines signatures étaient fausses. Ali Ghediri n’est pas responsable de ce faux. D’ailleurs, il n’est pas poursuivi pour ce délit. Tout ce qu’aurait pu faire le coprévenu a été fait à l’insu de Ghediri. C’est un chef de parti. Comment se fait-il que le ministère de l’Intérieur n’a pas découvert cette double identité ?» souligne l’avocat, qui évoque «une cabale» tissée contre son mandant pour «l’impliquer» dans une affaire de justice, après qu’il ait annoncé sa volonté de se présenter aux élections.

Pour lui, cela nous renvoie au cas du général à la retraite Hocine Benhadid, incarcéré depuis près d’un mois pour avoir proposé des solutions à la crise que traverse le pays, dans une lettre adressée au vice-ministre de la Défense et publiée par les médias. «Tout cela nous mène vers un élément fondamental, qui est cette perception du fait délictueux et sa prise en charge par le système pénal à travers le recours à la détention provisoire. Pourtant, celle-ci est liée surtout à la gravité des faits, comme par exemple les crimes de sang, à l’absence de domicile fixe du prévenu, ou à la nécessité de protéger ce dernier d’une éventuelle revanche, ou de mettre les preuves, si elles existent, à l’abris de la destruction», note l’avocat.


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