Élection présidentielle en Tunisie

L’Assemblée fait le tri



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Le projet d’amendement de la loi électorale, présenté par le gouvernement depuis 2018 mais amendé entre-temps, a été adopté dans sa totalité par l’ARP, malgré la polémique l’ayant entouré.

L’alliance gouvernementale, formée par les islamistes d’Ennahdha et les divers groupes de Nidaa Tounes, est parvenue à réunir une majorité confortable pour faire passer le projet par 128 voix pour, 30 contre et 14 abstentions.

En d’autres circonstances, les amendements de la loi électorale seraient passés sans la moindre contestation, selon la majorité des observateurs, notamment Zaki Rahmouni et Sami Ben Slama, membres de l’ISIE de 2011.

Personne ne conteste le fait d’exiger un bulletin vierge d’antécédents judiciaires ni un quitus fiscal ou une déclaration sur le patrimoine de l’année précédant la candidature. Même les réserves sur la publicité politique et le rejet de l’exploitation des actes de «bienfaisance» à des fins politiques sont acceptées par l’opinion publique, soucieuse de l’intégrité de l’opération électorale.

Ce qui suscite la polémique, c’est plutôt le timing de cette opération, à quelques mois des élections prévues en octobre et novembre prochains. Sami Ben Slama reproche à la majorité gouvernementale ce timing d’autant plus «immoral» que certains amendements surviennent juste après les sondages donnant Nabil Karoui en tête des présidentielles, auxquelles le patron de Nessma TV venait de dire qu’il allait être candidat.

En effet, Karoui est concerné par l’exclusion des candidats bénéficiant de la publicité politique pendant l’année des élections. «S’il est vrai que le patron de Nessma exploite la misère des gens à des fins politiques, à travers son émission ’’Khalil Tounes’’, cela ne veut nullement dire que le gouvernement conçoit et l’ARP vote une loi, sur mesure, pour exclure Karoui», pense à son tour l’universitaire Slim Laghmani.

Soutenu par une majorité compacte, le projet d’amendements de la loi électorale a certes bénéficié d’une majorité confortable, il est même passé en roues libres, mais ses conséquences risquent d’être graves sur l’électorat, déçu de voir écartés certains de ses favoris, selon l’ex-membre de l’ISIE, Sami Ben Slama.

Retombées

«Le parti de Chahed, Tahya Tounes, et les islamistes d’Ennahdha risquent de payer les frais de ces amendements exclusifs d’une certaine catégorie de candidats, comme Nabil Karoui et les lobbyistes de Aich Tounsi», estime Ben Slama. Lequel avis n’est pas partagé par Adel Chaouch, un ancien député du mouvement de l’opposition progressiste Attajdid, sous Ben Ali.

C’est plutôt «une question de lobbying», selon Chaouch, Ennahdha et Tahya Tounes sont très forts sur ce plan, pense-t-il. «Ils vont donc tirer profit de ces amendements», conclut-il.

Les valeurs démocratiques de la transition en ressortent cependant écornées. L’ISIE a certes émis des réserves sur de tels amendements de dernière minute. Mais le président Nabil Bafoun a dit être dans l’obligation de s’adapter à ces mesures et de les appliquer.


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