Des centaines d’entreprises ferment à cause de la crise économique

Le BTP et les services dans le creux de la vague



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La révolution du 22 février a levé le couvercle sur une corruption massive et destructrice sur laquelle est assis le système mis en place par Abdelaziz Bouteflika, mais pas seulement, elle a aussi révélé l’imposture de ceux qui défendaient la continuité en brandissant les fameuses réalisations.

L’économie nationale est devenue un champ de ruines. La crise a impacté tous les secteurs d’activité. Si l’industrie de montage automobile risque d’être remise en cause et connaître d’ici à la rentrée prochaine une véritable saignée en matière de perte d’emplois, l’autre segment de l’économie nationale qui subit de plein fouet les conséquences de la crise est assurément le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP). Cette activité, dans laquelle opèrent environ 58 000 entreprises employant 1 030 000 salariés, est au bord de l’asphyxie. Selon le secrétaire général de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), Megateli El Mahfoudh, contacté hier par El Watan, la situation est alarmante. Le bâtiment est le premier à subir le choc, dit-il. La raison ? L’absence de la commande publique. 388 entreprises ont déjà rendu leurs registres de commerce, affirme notre interlocuteur. Sans compter celles qui réduisent leurs effectifs. Les pertes d’emplois, en l’absence de chiffres officiels, se mesurent par dizaines de milliers rien que dans le secteur du BTP. Selon des statistiques annoncées dans la presse, ce sont 170 000 salariés qui se retrouvent sans travail depuis le début de la crise qui secoue l’économie nationale il y a au moins trois ans. La situation que vit le pays l’a accentuée davantage.

Les entreprises sont confrontées à de graves difficultés d’approvisionnement en intrants. Le cas le plus édifiant est celui l’Eniem, entreprise publique de produits électroménagers qui a mis, à partir du 1er juillet, ses employés au chômage technique. Parmi les causes qui ont conduit à la situation actuelle, le secrétaire général de la CGEA cite aussi l’impact qu’a produit la crise dans le secteur bancaire. Selon lui, les banques, censées accompagner l’entreprise, sont dans la prudence la plus totale. On croit même savoir que les banquiers procèdent à la révision des montants de crédits accordés aux entreprises, particulièrement les montants revolving. Dans la finance, le niveau de confiance est au plus bas. Ce qui explique bien évidemment l’absence de nouveaux investissements dans le pays.

Outre les difficultés que connaît le secteur du BTP, ce sont les services (les transports et la transformation) qui eux aussi subissent frontalement les effets de la crise. De petites entreprises ont vu leurs marchés se réduire drastiquement depuis quelques mois. Certaines TPE ont été amenées à mettre, depuis début juillet, leurs employés en vacances forcées par manque de plan de charge.

L’agroalimentaire n’est pas lui aussi épargné par la crise. «Les pertes dans le secteur sont conséquentes», déclarait, samedi dernier, le patron de NCA Rouiba, Slim Othmani, à Algérie Eco. C’est qu’il n’y a aucune statistique disponible sur le marasme que vit l’économie nationale, mais les échos parvenant de certains entreprises et segments de production sont alarmants. Les signaux sont effectivement au rouge. 


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