Décryptage. Pourquoi la désobéissance civile à ce stade n’est pas une bonne idée



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Depuis quelques jours, le mot d’ordre de désobéissance civile circule sur les réseaux sociaux. Ce serait la meilleure manière de diviser le hirak et de le faire échouer. Les tenants de la ligne dure à l’Etat-Major n’attendent que l’occasion pour intervenir avec brutalité sous le prétexte de rétablir l’autorité de l’Etat.

La désobéissance civile pourrait entraîner la paralysie des services de l’Etat. Qui serait la principale victime? C’est la population. Ce serait donner l’occasion rêvée à la ligne dure du régime de prétendre défendre les citoyens contre les agitateurs. Jusqu’à présent le hirak a été sans faute et il est en train de réussir. La situation est intenable pour l’Etat-Major qui sera obligé bientôt de changer de chef parce que celui-ci cristallise trop de mécontentement.

Le hirak doit rester hebdomadaire et le reste de la semaine, il faut travailler normalement, voire même plus que d’habitude pour accroître la productivité sur le lieu de travail. Le hirak pacifique est une main de fer dans un gant de velours. La détermination ne veut pas dire violence. Si l’EM ne satisfait pas les revendications populaires, il n’y aura pas d’élection présidentielle. Le hirak est en train de gagner la partie: Hirak 24, Etat-Mjor 0. Attention les supporteurs de l’Etat-Major veulent provoquer un envahissement de terrain pour arrêter le match.

Par Lahouari Addi, professeur de sociologie à l’Institut d’Études Politiques de Lyon et chercheur à Triangle, laboratoire du CNRS. Ce texte a été préalablement sur la page Facebook de cet auteur. 


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