Des cimetières en état de dégradation avancée

A voir l'état dans lequel se trouvent de nombreux cimetières dans plusieurs communes de la wilaya, on est enclin de penser que beaucoup de nos concitoyens ont perdu le respect des lieux de sépultures.
Lieux de recueillement et de méditation, les cimetières sont devenus des espaces de rencontres où sont abordés toutes sortes de sujets suscitant parfois des débats enflammés. Pire encore, le visiteur ne prête aucune attention à l’anarchie, le laisser-aller et le délabrement qui y règne. L’endroit croule sous les ordures et la broussaille, sans parler des constructions illicites installées au vu et au su des autorités locales qui vont jusqu'à l'établissement de permis de construire ou la régularisation administrative de ces lots.
Certains cimetières se transforment en marchés où tout se vent et tout s'achète, des bijoux à la friperie en passant par les denrées alimentaires du terroir. Des étals tenus en majorité par des femmes. Ici s’ébauchent aussi des rencontres matrimoniales, voire des décisions d’unions.
L'exemple le plus frappant de cette dégradation est le cimetière de Sidi Ameur, le plus grand et le plus ancien de la wilaya. Il se trouve aujourd'hui dans un état d'abandon, n'ayant pas connu d'opérations d'entretien depuis des années voire des décennies. Il a été ravagé par un incendie qui s'était déclaré à proximité de plusieurs témoins qui ajoutent qu’il a été provoqué par des délinquants qui y ont établi leur repaire et qui en ont fait un lieu de débauche. Le paradoxe, c'est qu'à chaque fête de l'Aïd, les cimetières sont envahis par des familles entières qui viennent se recueillir sur les tombes et se contentent de constater presque avec indifférence le désastre.
Cependant, et heureusement, des citoyens qui, affectés par cette décrépitude, interpellent les autorités locales et le wali pour mener des opérations afin de mettre fin à cette anarchie et procéder à l'entretien de ces lieux qui appartiennent à tous car nous sommes tous concernés.
Karim O.