La reprise de Fertial par Sonatrach compromise

vers un scandale Djezzy bis ?



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La transaction conclue entre le Groupe Villar Mir (GVM) et le géant algérien Sonatrach, à travers leurs filiales respectives Fertiberia et Asmidal sur le rachat de la partie algérienne de la totalité des actions du conglomérat espagnol, risque de capoter.

Le nouvel accord d’actionnariat conclu, courant avril dernier, porte sur la cession des 49% de parts que détient le groupe espagnol Fertiberia dans la société algéro-espagnole Fertial au profit d’Asmidal. Ainsi, Sonatrach deviendrait, avec le rachat des 17 % de parts de l’ETRHB Haddad, dont le contrat a également été signé en avril, l’unique actionnaire et propriétaire de Fertial, le géant spécialisé dans la production d’engrais et de fertilisants agricoles.

Mais depuis la signature dudit accord d’actionnariat, ni Asmidal, ni Sonatrach n’ont communiqué sur le sujet. Les clauses du contrat sont, bien évidemment, confidentielles et inaccessibles. Mais depuis la signature du contrat, l’accord conclu avec GVM (tout comme celui avec Haddad) n’a toujours pas été mis en application.

«Le groupe Villar Mir a conclu un accord pour la vente de sa division Fertiberia au fonds international Triton», a annoncé le journal espagnol EL PAÍS. «Triton, un fonds d’investissement créé en 1997, est axé sur les investissements dans des sociétés des secteurs des services industriels, de la consommation et de la santé. Son portefeuille comprend actuellement 38 sociétés, qui réalisent un chiffre d’affaires annuel d’environ 14,7 milliards d’euros et emploient 72.500 personnes», indique le journal espagnol.

«La filiale engrais et produits chimiques industriels (Fertiberia) compte 1.400 employés et 14 unités de production, ainsi qu’un réseau commercial étendu. La transaction est soumise à l’approbation des autorités de réglementation et aux autres conditions précédentes», explique EL PAÍS dans son édition du 16 août, qui précise qu’«en avril, le groupe a cédé 49% du capital de la société nord-africaine Fertial au géant algérien Sonatrach. La société, contrôlée depuis 2005 par Fertiberia, est le principal producteur d’ammoniac en Algérie et a réalisé environ un tiers du chiffre d’affaires de la division chimique de Villar Mir, avec un chiffre d’affaires de 272 millions d’euros en 2017».

Ainsi, la moitié du chiffre d’affaires de Fertiberia (551 millions d’euros) était réalisé par Fertial. Le changement de propriétaire de Fertiberia, qui passe des mains de GVM à celles du fonds international Triton, pourrait entraver la «nationalisation» de Fertial. Selon un expert économique, proche du dossier de Fertial, la cession des parts de Fertiberia pourrait bien être annulée par le changement de propriétaire du groupe espagnol.

«Tout dépend du contrat et des clauses qui y ont été incluses par les deux parties. La date effective de la cession doit être mentionnée sur le contrat, si Fertiberia change de propriétaire après cette date alors le contrat signé reste valable. Par contre, si le changement de propriétaire se fait avant cette date, alors d’autres variables et clauses entrent dans l’équation. Dans ce cas, la cession des parts de Fertiberia à Asmidal pourrait être annulée, tout comme elle pourrait être maintenue», explique l’expert en question. Un autre expert affirme, quant à lui, que «comme le groupe Villar Mir savait depuis des mois, et avant même de signer le contrat de cession de ses part à Sonatrach, qu’il allait vendre Fertiberia, il est fort probable qu’il ait inséré des clauses spéciales à cet effet. Des clauses que le fonds international Triton pourrait utiliser à son avantage pour renégocier la cession des parts de Fertiberia».

Cette histoire n’est pas sans rappeler le scénario du rachat de Djezzy par l’Etat algérien. Un rachat qui a duré près de 3 ans, après que le propriétaire initialait vendu le groupe Orascom Télécom Holding (OTH) au groupe russe VimpelCom Ltd. De nombreuses complications sont intervenues suite au changement de propriétaire. L’Egyptien Naguib Sawiris avait vendu sa société OTH au Russe VimpelCom, entrainant de nombreux problème qui ont nécessité un arbitrage international entre l’Etat algérien et le groupe russe. L’Algérie a finalement réussi à obtenir le rachat de 51% des parts d’OTA en déboursant la somme de 4 milliards de dollars.

Mustapha Bendjama 


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