Décryptage. Pourquoi il est important en Algérie de transmettre rapidement le pouvoir à une autorité civile légitime



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En ce mois d’aout 2019, l’Algérie vit un renouveau politique et social ou malgré certains malentendus et tensions, force est de constater qu’il existe une symbiose entre le Hirak Et l’ANP qui assure  la sécurité et  la stabilité du pays.

 C’est que les enjeux géopolitiques au niveau de la région méditerranéenne et africaine notamment au Sahel  préfigurent d’importantes reconfigurations  dans une zone sensible à laquelle l’Algérie ne saurait échapper. Ces enjeux sont intiment liés aux nouvelles mutations  mondiale actuelles qui  devraient  conduire à de profondes reconfigurations socio-économiques, technologiques mais également sécuritaires. C’est dans ce cadre que doit  être résolue rapidement la crise politique de notre pays afin  que l’ANP et les services de sécurité puissent se consacrer à  leurs missions contenues dans la Constitution, la sécurité et la défense du pays, car si la situation actuelle engendre un coût faramineux préjudiciable au développement, elle est également intenable dans le temps sur le plan psychologique.

1- Bouleversements géostratégiques au niveau des frontières de l’Algérie :

C’est que la  fin de la guerre froide marquée par l’effondrement du bloc soviétique et les attentats survenus aux Etats-Unis le 11 septembre 2001 représente  un tournant capital dans l’histoire contemporaine. Le premier événement marque la fin d’un monde né un demi siècle plutôt et la dislocation d’une architecture internationale qui s’est traduite des décennies durant par les divisions, les déchirements et les guerres que nous savons.  Aujourd’hui, les menaces sur la sécurité ont pour nom terrorisme, prolifération des armes de destruction massive, crises régionales et  délitement de certains Etats. Or,  les défis collectifs nouveaux, sont une autre source de menace : ils concernent les ressources hydriques, la pauvreté, les épidémies, l’environnement.

Ils sont d’ordre local, régional et global. En cette année 2019, nous assistons   dans la région à de profondes  mutations de la géopolitique saharienne après l’effondrement du régime libyen, avec  des   conséquences pour la région. Déjà, les rapports entre le Sahel et la Libye de Kadhafi étaient complexe. Bien avant et surtout depuis la  chute du régime  de Kadhafi  le Sahel est l’un de ces espaces échappant à toute autorité centrale, où se sont installés groupes armés et contrebandiers. Kadhafi disparu des armes, dont 15000 missiles sol-air étaient dans les entrepôts de l’armée libyenne dont une partie a été accaparé par de différents groupes qui opèrent au Sahel…

Avec les tensions géostratégiques récentes le trafic a pris plus d’ampleur notamment les conflits en Irak, Syrie et  pour cette zone l’instabilité au Mali, Niger et surtout  libyenne. Certaines sources de renseignement   n’écartent pas le  déplacement des conflits en Afrique de l’Ouest dans la mesure où la Somalie est devenue une porte d’entrée des terroristes en provenance de la Syrie et l’Irak et au niveau du Sahel et de l’Afrique du Nord. Les récentes investigations dans le cadre de la lutte antiterroriste menées par les services de renseignements révèlent de nouvelles donnes  au niveau du Sahel. . Ce qui complique davantage la situation c’est le conflit actuel en Libye.

La Libye n’est plus la seule menace potentielle. Le Mali est également dans l’instabilité, malgré les accords d’Alger… Cette menace est certes préoccupante, mais pas que pour l’Algérie dont les frontières nord sont ouvertes sur la Méditerranée, mais aussi pour l’Europe. Mais en tout cas, ces nouvelles donnes impliquent une nouvelle stratégie sur le plan sécuritaire mais aussi diplomatique.

Au Sahel, les groupes armés ont proliféré,  accru leur capacité de nuisance, se sont diversifiés en terroristes, insurgés, criminels et milices.. Désormais, une coopération et une convergence rassemblent ces groupes.  L’exemple le plus évident de ce type de coopération-convergence, c’est le narco-terrorisme selon James Stavridis, ancien commandant-en-chef des forces alliées en Europe (2009-2013) et de l’US Southern Command (2006-2009).

L’aspect le plus troublant de la connexion semble être la façon dont le commerce de la drogue illégale sape les efforts pour poursuivre les réformes politiques et le développement nécessaires pour endiguer la radicalisation et la montée des groupes terroristes dans plusieurs régions du monde déjà fragiles. Pour lutter contre le  terrorisme  et trafiquants en tous genres, il ya urgence de  mettre l’accent avant tout sur l’échange de renseignements qui  doit se faire de manière instantanée, pratiquement en temps réel et  harmoniser des politiques de lutte contre le terrorisme. Mais l’approche devrait être  plus large, étant  dans l’éducation et  de lutter contre  la mauvaise gouvernance. Le Sahel est également une zone de transit pour les passeurs, où environ 50 à 60% de ceux qui traversent la Libye vers l’Europe passent par la région. Or,  les événements récents montrent  que la traversée de la Méditerranée peut se transformer en drame et qu’il est urgent que tout le monde coopère pour arrêter les flux migratoires.

C’est pourquoi  y a lieu d’accorder une attention particulière aux  tensions au niveau du Sahel où   la ceinture sahélienne recouvre, entièrement ou en partie, les pays suivants : l’Algérie (à l’extrême sud) ; le Sénégal ; la Mauritanie (au sud) ; le Mali ; le Burkina Faso (au nord) ; le Niger ; le Nigeria (à l’extrême nord) ; le Tchad (au centre). Le Sahel est un espace sous-administré et souffrant d’une mauvaise gouvernance chronique.  La vulnérabilité du Sahel découle  d’une profonde vulnérabilité des Etats  caractérisé par une forte croissance démographique.  Le Sahel devrait doubler sa population d’ici 25 ans, et comptera vraisemblablement plus de 100 millions d’habitants en 2020. Cette croissance affectera certainement la sécurité humaine et notamment alimentaire de la région dans son ensemble. A cela se greffe du fait de la mondialisation avec d’importantes inégalités tant internes aux  pays développés qu’entre le Nord et le Sud ;  l’intensification de la radicalisation  qui  est le fruit d’une conjonction de facteurs liés à l’individu, ses relations, sa communauté et son rapport à la société.

Identifier un processus de radicalisation ne se fait pas sur la base d’un seul indice mais d’un faisceau d’indicateurs. Ces indicateurs n’ont, par ailleurs, pas tous la même valeur et seule la combinaison de plusieurs d’entre eux permet d’établir un constat.

Mais il existe également  des enjeux économiques. Le Sahel est un espace recelant d’importantes ressources ministères  d’où  les  ingérences étrangères manipulent différents acteurs afin de se positionner au sein de ce couloir stratégique et de prendre le contrôle des richesses. L’arc sahélien est riche en ressources : après le sel et l’or, pétrole et gaz, fer, phosphate, cuivre, étain et uranium sont autant de richesses nourrissant les convoitises de puissances désirant s’en assurer le contrôle.

Le commerce des stupéfiants, par exemple, a le potentiel de fournir aux groupes terroristes un bonus supplémentaire : les recrues et les sympathisants parmi les agriculteurs appauvris, négligés et isolés, et qui non seulement peuvent cultiver pour le compte des trafiquants, mais aussi populariser et renforcer les mouvements anti-gouvernementaux.. Selon différents experts trois  facteurs permettent de comprendre les liens entre trafic et terrorisme.Premièrement, l’existence de mouvements communautaires, ethniques et religieux, qui permettent une collaboration  entre terroristes et criminels, sur la base de valeurs partagées et de confiance mutuelle. Deuxièmement, la survenance d’un conflit armé. Troisièmement, les contraintes qui jouent lors d’échanges transnationaux complexes de marchandises illégales ; des échanges qui impliquent souvent d’autres parties intermédiaires et de certains segments  de l’administration  corruptibles.

2- Informalité et terrorisme

La criminalité transnationale organisée   renvoie aux réseaux criminels organisés et par voie de conséquence au terrorisme qui  profite de la vente de différents trafics illégaux. Ces marchés illicites internationaux, anonymes et plus complexes que jamais, génèrent chaque année des milliards de dollars. Les différents trafics sont liés à l’importance de la sphère informelle , produit des dysfonctionnements des appareils de l’Etat, en fait de la gouvernance ,  du poids de la bureaucratie qui entretient des relations diffuses avec cette sphère et des distorsions des taux de change , représentant  en Afrique plus de 50% du produit intérieur brut,(PIB). Mais l’on devra   différencier pour les calculs soit la référence  au PIB, à l’emploi  ou à la masse monétaire en circulation, devant préciser qu’existent plusieurs méthodes de calcul donnant  des quantifications  différentes. Les principaux déterminants de l’informalité  peuvent être résumés comme suit.

Premièrement, la  faiblesse de l’emploi formel. C’est un facteur qui explique l’évolution du secteur informel à la fois dans les pays développés et en développement. Ainsi, l’offre d’emplois formels sur le marché du travail ne peut plus absorber toute la demande car la population active, en particulier la main-d’œuvre non qualifiée, croît à un rythme accéléré.  Deuxièmement, ,la lourdeur des taxes.  Lorsque  les taxes sont nombreuses et trop lourdes, les entreprises sont incitées à dissimuler une partie de leur revenu.

Troisièmement, le  poids de la réglementation ou la complexité de l’environnement des affaires découragent l’enregistrement des entreprises. Lorsque le cadre institutionnel n’est pas propice à la création d’entreprises de manière formelle, les entrepreneurs préfèrent opérer dans le secteur informel et éviter le fardeau de la réglementation.

Quatrièmement, la qualité des services publics offerts par le gouvernement est un déterminant important du secteur informel car elle influence le choix des individus. Les individus actifs dans le secteur informel ne peuvent pas bénéficier des services publics (protection contre les vols et la criminalité, accès au financement, protection des droits de propriété). C’est l’un des inconvénients de ce secteur.

Cinquièmement,  le primat de la  gestion administrative bureaucratique au lieu de reposer sur des  mécanismes  économiques transparents.  Lorsque la monnaie est inconvertible, surévaluée,  ménages  et opérateurs formels et informels jouent sur la distorsion du taux de change. Comme conséquence, nous  avons différentes formes de criminalité transnationale organisée  qui est une industrie en constante évolution, qui s’adapte aux marchés et crée de nouvelles formes de délinquance s’agissant  d’un commerce illicite qui transcende les frontières culturelles, sociales, linguistiques et géographiques, et qui ne connaît ni limites, ni règles.

Le terrorisme international profite des dysfonctionnements de régulation des Etats analysés précédemment   et  a au moins cinq caractéristiques en commun. Premièrement,  des réseaux sont souvent établis dans de vastes zones géographiques où les personnes, les biens et l’argent circulent. Deuxièmement, le contrôle par le commandement et la communication. Troisièmement, est leur besoin de traiter de grandes quantités d’argent, de les blanchir et les transférer à travers les pays et les continents.

Quatrièmement,   criminels et terroristes ont tendance à se doter d’armées privées, d’où un besoin de formation, des camps et du matériel militaire. Cinquièmement,  terroristes et criminels partagent les caractéristiques communes : pratique fréquente d’opérations clandestines cherchant la légitimité dans le soutien des populations  avec usage de guérillas durables pour pouvoir contrôler un territoire et des populations.

Sixièmement, le  mépris pour les normes internationales, la primauté du droit, ou la notion de Droits de l’Homme, et la volonté de tuer ceux qui s’opposent à eux. Septièmement,  ces guérillas créent des cellules spécialisées dans l’usage des médias et de l’Internet pour diffuser leur propagande et leurs revendications. La combinaison de ces divers éléments selon des schémas extrêmement complexes, induisent un climat d’insécurité croissant propice à la déstabilisation des Etats sahéliens.

3- L’Algérie face aux défis géostratégiques et sécuritaires

Selon les experts militaires, la  stratégie algérienne se déploie sur trois niveaux. Premièrement,  la mise en place d’un dispositif de sécurité aux frontières et la restructuration des forces armées et de sécurité.  Deuxièmement, l’amorce de processus bilatéraux de coopération avec les pays voisins. Troisièmement, le développement d’un processus multilatéral à travers l’initiative des pays de Champ.  Cette stratégie est guidée par trois principes fondamentaux : non ingérence dans les affaires intérieures des Etats ; non intervention de l’armée algérienne hors du territoire ; prise en charge endogène de la sécurité régionale. D’une manière générale   la sécurité de l’Algérie  est posée à ses frontières.

La frontière Algérie Mali est de 1376 km, la frontière entre l’Algérie et la Libye  de 982 km, la  frontière Algérie Niger de  956 km, la frontière  Algérie Tunisie est de  965 km  à surveiller. Le problème est plus  grave pour  les  frontières conjointes avec le Mali et la Libye. Il ne faut pas oublier que les djihadistes étaient venus depuis cette région lors de l’attaque terroriste de Tiguentourine.  Sur le court terme,  les tensions  dans la région notamment pour la protection  de ses  frontières, la situation en Libye, au Mali et accessoirement  les actions terroristes  à sa frontière en Tunisie ont imposé à l’Algérie des dépenses supplémentaires.

Il est entendu  que rentre dans ces dépenses surtout le  remplacement de la plupart du  matériel militaire obsolète pour l’acquisition de nouveaux équipements pour l’armée de terre, la marine et les forces aériennes, sans compter des dépenses pour l’adaptation du renseignement  aux nouvelles mutations tant internes que mondiales de ses forces  de sécurité et de penser d’ores et déjà à la cybercriminalité enjeu du XXème siècle. Cela est posé pour tout le reste de l’économie bien que  le risque  des cyber-attaques en Algérie est actuellement minime car les services électroniques sont à l’état primaire  (e-commerce, e-santé et e-administration) et les entreprises algériennes fonctionnent  sur des modes de gestion désuètes n’étant pas orientées  vers les transactions  et services électroniques. Aussi, malgré la situation budgétaire difficile, l’Algérie a déployé une véritable task-force pour sécuriser ses frontières pour faire face à l’instabilité chronique de l’autre côté des frontières et dont les événements récents confirment la continuelle aggravation. L’ANP et les services de sécurité  se déploient   actuellement  le long des frontières Est et Sud Est et effectuent régulièrement  des opérations de ratissage et ce dans le cadre d’une coopération étroite avec les pays limitrophes,  l’Europe dont la France et les Etats Unis d’Amérique car la menace terroriste  est une menace planétaire.

Pour les grandes puissances   de par sa situation géographique stratégique au Maghreb et sa longue histoire de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent sur son territoire, l’Algérie constitue un pilier pour, non seulement, lutter contre le terrorisme  et ses groupes affiliés mais aussi pour ramener la stabilité dans la région. Il  s’agit  de mettre  l’accent  sur  l’obligation de mettre en application une stratégie interrégionale qui associe l’ensemble des pays de la zone en plus des partenaires européens et internationaux, du fait que  la  région est devenue un espace ouvert pour divers mouvements terroristes et autres groupes menaçant  la sécurité régionale et par ricochet la sécurité mondiale. Il s’agit donc de lever les contraintes du fait que  la  corruptibilité  générale des institutions,  pèsent lourdement  sur les systèmes chargés  de l’application des lois et la justice pénale en  général qui ont des difficultés à s’adapter aux  nouveaux défis posés par la sophistication des   réseaux du crime organisé. La  collaboration inter-juridictionnelle est ralentie  par l’hétérogénéité des systèmes juridiques notamment  en Afrique du Nord et en Afrique noire.

La porosité des  frontières aussi bien que la coordination entre  un grand nombre d’agences chargées de la  sécurité aux frontières posent de grands  problèmes. À terme, la  stratégie vise à attirer graduellement les utilisateurs du système informel vers le réseau formel et ainsi isoler les éléments criminels pour mieux les cibler tout en diminuant les dommages collatéraux pour les utilisateurs légitimes. D’une manière générale, sur le plan militaire et géo- stratégique  c’est  à travers les activités du groupe dit des « 5+5 » dont l’Algérie est partie prenante, que peut être apprécié aujourd’hui la réalité d’une telle évolution.  La  lecture que font  la  des plupart des dirigeants de la planète  vis-à-vis  des menaces et défis auxquels le monde et notre région sont confrontés  repose essentiellement  sur la nécessité de développer ensemble une stratégie de riposte collective et efficace concernant notamment  le terrorisme international, le trafic des êtres humains et la criminalité organisée à travers la drogue et le blanchissement d’argent.

Mais, la  lutte contre le terrorisme implique de mettre fin à cette inégalité tant  planétaire qu’au sein des Etats où une minorité s’accapare une fraction croissante du revenu national enfantant la misère et donc le terrorisme, renvoyant à la moralité de ceux qui dirigent la Cité.  Le tout  sécuritaire pour le sécuritaire a des limites,  existant des liens dialectiques entre développement et sécurité.

Cela  implique  de s’attaquer à l’essence (un co-développement) et non aux apparences Aussi l’efficacité sécuritaire  devra  s’insérer  dans le cadre d’une vision  stratégique devant  impérativement minimiser les coûts des dépenses par une rationalisation des choix budgétaires tant dans le domaine civil que militaire.  L’analyse par le professeur en stratégie  à Harvard  Michael Porter des « cinq forces »,  qui déterminent la structure concurrentielle d’une industrie de biens ou de services, (le pouvoir de négociation des clients, le pouvoir de négociation des fournisseurs, la menace des produits ou services de substitution, la menace d’entrants potentiels sur le marché et l’intensité de la rivalité entre les concurrents)  fait apparaître que souvent les différents acteurs algériens  ont un faible pouvoir de négociation du fournisseur et un fort pouvoir de négociation du client, alors que les barrières d’entrées sur le marché algérien tant des entreprises économiques que de l’armement sont élevées.

5.-Pour une sortie rapide de la crise politique  afin d’éviter la déstabilisation

L’Algérie a toutes les potentialités de sortie de crise. Il faut impérativement  faire taire  nos divergences et privilégier uniquement les intérêts supérieurs de l’Algérie Cela  implique une  gouvernance rénovée, une vision stratégique clairement datée, une concurrence saine et loyale. L’actuelle politique économique   a besoin d’être recadrée pour s’adapter  tant aux réalités nationales que mondiales, selon le couple indissociable efficacité économique et justice sociale, devant passer par des sous intégrations régionales.

Face à un monde en perpétuel mouvement, tant en matière de politique étrangère, économique  que de défense, actions liées,  avec  les  tensions aux  frontières de l’Algérie,  se posent  l’urgence des stratégies d’adaptation.. Les nouveaux défis pour l’Algérie,  sous segment du continent Afrique,  dépassent en importance et en ampleur les défis que l’Algérie  a eu à relever jusqu’à présent.  Face à ces menaces tant internes,  qu’externes,  l’Algérie  a besoin  d’un dialogue productif. Un minimum de consensus économique et social qui ne saurait signifier unanimisme signe de décadence de toute société s’impose afin de faire face aux tensions géostratégiques et budgétaires  et  stabiliser le corps social surtout que l’Algérie s’apprête à vive un grand évènement l’élection présidentielle qui espérons le pour la première fois sera transparente supposant de nouveaux mécanismes loin de ceux du passé qui ont favorisé la fraude et éloigné les populations des urnes avec un taux d’abstention massif.

Les différentes composantes de notre société, les forces sociales et politiques qu’elle recèle, les intérêts particuliers et ceux de la collectivité nationale, les acteurs connus ou méconnus de drames terribles, sont aujourd’hui puissamment interpellés et mis devant leurs responsabilités historiques. Ils doivent, en vidant définitivement une querelle qui a fini par un passé récent de manière tragique, et qui avait mis quasiment le pays à genoux, concourir ensemble au retour de la paix, de la stabilité et  le  développement. Il s’agit là de l’unique voie que doivent emprunter les Algériens afin de transcender leurs différends, à vaincre la haine et les peurs qui les habitent, à exorciser leurs démons et à trouver de nouvelles raisons de vivre harmonieusement ensemble et de construire, toujours ensemble, le destin exceptionnel que de glorieux aînés de la génération du 1er Novembre 1954 ont voulu désespérément pour eux.

L’Algérie, en ces moments de grave crise politique avec de graves incidences socio-économiques et de tensions géostratégiques au niveau de la région a besoin  de rassembler tous ses enfants dans leur diversité et non de nous diviser.

Des défis importants attendent l’Algérie principalement ceux d’une transition véritable qui doit voir la mise en œuvre de véritables réformes structurelles et la modernisation de notre système politique pour renouer avec le développement et la démocratie. Sans véritable développement, il y a risque de tensions sociales qui engendreront l’insécurité. C’est une entreprise de grande envergure, entre 2020/82030 : la transformation profonde de l’Algérie, en tant que société et nation, et sa projection dans un avenir que les grandes nations préparent aujourd’hui avec la plus grande rigueur : un partenariat de choix avec les puissants de ce monde et une position «pivotale» dans l’espace géopolitique africain et dans l’environnement géopolitique euro-méditerranéen auquel appartient l’Algérie. L’objectif stratégique est de traduire en termes concrets nos potentialités, pour être en mesure de relever avec succès les défis innombrables qui nous sont lancés par le monde moderne étant à l’aube de la quatrième révolution économique mondiale fondée sur les nouvelles technologies et le défi écologique.

En résumé, Les nouvelles mutations géostratégiques  mondiales actuelle devraient  conduire à de profondes  reconfigurations socio-économiques, technologiques  mais également sécuritaires qui ont un impact sur le devenir de l’Algérie. . L’Algérie est considérée comme un  acteur incontournable pour la stabilité de la région mais devant pour une efficacité réelle, résoudre les problèmes de sa crise politique actuelle condition pour son  développement interne  car toute déstabilisation de l’Algérie, si la crise politique perdure  aurait une répercussion sur toute la région méditerranéenne et africaine.

Je suis persuadé, en fonction de son histoire mouvementé depuis des siècles et de ses potentialités actuelles, notre peuple trouvera sans nul doute les ressources morales et psychologiques qui lui permettront, comme il l’a fait maintes fois face à l’adversité, de transcender avec dignité et honneur les rancunes et les haines tenaces. C’est pourquoi, comme je l’ai démontré dans une longue interview au quotidien américain American Herald Tribune du 28/12/2016 et au quotidien financier français La Tribune FR du 07 mai 2017, je tiens à considérer que la stabilité de l’Algérie, acteur stratégique de la stabilité de toute la région, qui ne saurait signifier statu quo, mais mener des réformes dans un mouvement historique positif, est un passage obligé vers la reconquête de notre cohésion nationale et la construction d’un front intérieur solide et durable en faveur des réformes politiques et socio-économiques, tenant compte du fondement du développement  du XXIe siècle basée sur la morale (lutte contre les malversations et la corruption dite bonne gouvernance ) et le savoir.

Par le Professeur Abderrahmane Mebtoul 


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