Makri appelle au consensus national



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En retrait depuis quelques temps, Abderezak Makri, le président du MSP, a saisi l'occasion de l'ouverture ce dimanche de l'université d'été de son parti à Boumerdèspour faire une longue intervention politique, en présence des cadres du parti et de personnalités politiques et d'acteurs de la société civile.

La crise politique que vit le pays et les initiatives qui sont prises ces derniers temps constituent l'essentiel du discours du chef du MSP. Pour ce dernier, « le MSP est prêt pour la présidentielle dans un mois ou dans un an ». Mais Makri pose le préalable du consensus comme condition incontournable dans toute sortie de crise.

Pour lui, le MSP veut aller aux élections, mais pas à n'importe quel prix et surtout pas comme l'entend le pouvoir, qui veut une élection « dans les plus brefs délais », car Makri explique qu'il faut au préalable « un consensus national ». « Nous sommes prêts à accueillir toute initiative et tout groupe de dialogue », dira-t-il en allusion au panel de Karim Younès, qui a commencé à rencontrer plusieurs personnalités de la classe politique.

S'agissant de la crédibilité des partis politiques et de la baisse de leur popularité auprès des citoyens, Makri a affirmé qu'il est contre le procès fait actuellement aux formations politiques, accusées d'être « incapables » de présenter des alternatives politiques.

Sur ce point précis, le chef islamiste n'a pas manqué de rappeler que son parti, avant même le Hirak, avait fait des propositions dans le cadre notamment de « la Coordination des libertés démocratiques ».

Makri évoque la plate-forme politique de Ain Benian, adoptée par les « forces du changement » avant de la soumettre au pouvoir, en rappelant l'attachement de son parti à ce document.

En revanche, il souligne que "le système n'a rien compris et continue de se comporter comme avant le Hirak en cherchant à imposer une politique du fait accompli, tout en ayant une attitude arrogante à l'égard des partis politiques, desquels il attend juste un soutien à sa démarche".

En parlant de la corruption, le chef du MSP rappelle que son parti n'a eu de cesse de la dénoncer depuis des années, avouant toutefois avec

stupéfaction qu'il était loin de savoir que le nombre de responsables impliqués était aussi important.

« Il existe suffisamment de preuves contre eux ; notre pays était géré par une bande mafieuse sous couvert du drapeau algérien et de l'hymne national, dit-il, avant de renchérir que les responsables n'ont dépensé pour le pays que 2% des 1 000 milliards de dollars ; tout le reste ils l'ont détourné. »

Mais le plus important pour Abderazak Makri est « la récupération de cet argent », annonçant une prochaine initiative de son parti dans ce sens.


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