Le président Jacques Hirak en visite à Alger



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Il n’a rien dit, ou si peu, a regardé de loin cet étrange peuple qui un jour s’est levé par millions pour tout dénoncer en même temps : la corruption, la mauvaise gouvernance, le pillage, la fraude électorale, l’injustice en Palestine, le sort des ours blancs de l’Arctique et la marginalisation des Indiens d’Amérique. Puis le président Jacques Hirak s’est rendu à Alger, discrètement, de nuit, en bus.

Il a passé les nombreux barrages qui filtrent l’accès à la capitale puis s’est posté sur la place Audin, carrefour de la contestation, et s’est rappelé ce Français mort sous la torture de l’armée coloniale. Puis il a remonté la rue Didouche –du nom de ce jeune héros mort trop tôt –­ et, arrivé au Sacré-Cœur, est entré dans la cathédrale pour y faire une prière avec quelques chrétiens qui prenaient du thé à la menthe en suivant un match de football de l’équipe algérienne. C’est en sortant qu’il a mesuré le chemin accompli ; des marches grandioses, deux fois par semaine, pendant sept mois, sans heurts majeurs. Un Président doté de tous les pouvoirs déchu, des ministres, hommes politiques, walis et hommes d’affaires en prison. Une présidentielle avortée, pacifiquement, puis une seconde, annulée aussi. Puis une Coupe d’Afrique gagnée dans la foulée, une Autorité indépendante de surveillance des élections, ensuite, à qui l’organisation du scrutin va être confiée en y excluant les walis.

L’obligation des candidats de présenter un diplôme universitaire et, bientôt probablement, la démission du gouvernement Bedoui, l’une des revendications du mouvement, en attendant l’ouverture du champ médiatique et le respect de la liberté de réunion. Un nouveau Président ? Oui. Qui sera aussi soumis à la pression populaire et bien obligé de ne pas faire n’importe quoi. Quant au président Jacques Hirak, il est rentré chez lui en se disant qu’il ne faut jamais sous-estimer la force de la volonté de changement. Il a donc changé de veste et est allé regarder à la télévision un documentaire sur la chaîne Histoire.


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