Annaba

Retour en force de la mobilisation populaire

Du jamais vu depuis ces trois derniers mois, la contestation populaire contre le système prend de l'ampleur par le nombre de manifestants présents ce vendredi sur le Cours de la Révolution.

Ce sont plusieurs milliers de citoyens qui sont sortis en ce 30e vendredi pour exiger un nouvel ordre politique avec l'instauration d'une nouvelle République. La manifestation populaire d'hier s'est déroulée dans une ambiance de grande liesse, répercutée essentiellement par les incessants youyous des femmes et les agitations dans l'air du drapeau national. Avec une même voix, le peuple semble plus que soudé, pour scander à l'unisson « Irhalou, Irhalou ! » (Dégagez, dégagez ! », « Doula madania mach askaria » (Un Etat civil non militaire !), et encore « Min votich aala el Issabat hagda ouassana baba ! » (On ne votera pas pour les chefs de bande, c'est ce que nous a conseillé notre père !). Un grand carré d'étudiants s'est formé sur le perron du théâtre régional Azzedine-Medjoubi pour crier plusieurs minutes et avec une force inouïe « Ya s'hab el casse- croûte, makanch el vote ! » (Pas de vote avec les gens du casse-croûte ! ».

Ainsi, il ressort et, de toute évidence, que le hirak rejette les prochaines élections présidentielles. Devant le siège de la Mouhafadha FLN, en plein cours de la Révolution, les manifestants se sont arrêtés plusieurs secondes pour scander : « FLN, FLN au musée ! ». Interrogés individuellement, plusieurs de ces manifestants pensent que « les prochaines élections présidentielles n'offrent aucune garantie sérieuse pour sortir le pays de l'affairisme et de la hogra que chaque algérien a connu dans un passé récent ! » Ils ajoutent « Nous voulons comprendre, le peuple veut comprendre d'abord comment on en est arrivé là, puis discuter et repartir sur de nouvelles bases parce que ce sont les mêmes hommes du système, ou du moins ayant appartenu au même système politique, qui nous proposent maintenant des élections ! »