Pacifiquement !



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Le 30e vendredi de marches a drainé la grande foule hier à Tizi Ouzou pour réclamer le changement total du système. Dans la foulée, la libération des détenus d’opinion, dont Karim Tabbou, a constitué l’une des principales revendications portées par la foule. Le rejet de la présidentielle a été également scandé avec insistance par les manifestants. La marche s’est ébranlée vers 14 heures à partir du portail principal de l’université Mouloud Mammeri vers la place de l’Olivier (La bougie), en passant par les grandes artères de la ville des Genêts.

Les marcheurs en grand nombre n’ont pas cessé de crier des slogans hostiles au pouvoir en place. «Nous voulons un État civil pas militaire», «Le combat continue pacifiquement pour le recouvrement des droits du peuple», «Restons unis et vigilants pour faire avorter leur projet qui vise le recyclage du système». D’autres manifestants ont axé leurs slogans sur la libération des détenus politiques et d’opinion, à commencer par Karim Tabbou qui était sur toute les lèvres : «Nous sommes tous des Karim Tabbou», «Libérez les détenus politiques, libérez Lakhdar Bouregaa et les autres».

D’autres marcheurs ont, pour leur part, focalisé sur le rejet des élections présidentielles brandissant des banderoles et des pancartes où l’on pouvait lire entre autres : «Pas de vote avec le reste du clan», «Pas d’élection avec ce gouvernement», «Non aux élections présidentielles et oui pour une constituante avant la présidentielle». À signaler également que plusieurs portraits de grands hommes de la révolution ont été brandis, notamment celui de Hocine Aït Ahmed, Abane Ramdane, le colonel Amirouche et Lakhdar Bouragaa.

Des milliers de drapeaux algériens et amazighs flottaient au-dessus des têtes des manifestants. Dans tous les cas de figures, la détermination de poursuivre les marches pacifiques jusqu’au départ du système se lisait en clair sur les visages des manifestants. À signaler que le 30e vendredi coïncidant avec le vendredi 13 a été mobilisateur et pacifique à Tizi Ouzou. Comme à l’accoutumée, des jeunes volontaires se sont afférés à nettoyer les ruelles de la ville des Genêts après le passage des manifestants. Les habitants de la capitale du Djurdjura n’ont pas dérogé à la règle en offrant de l’eau aux marcheurs. Les marcheurs se sont dispersés au niveau de la place de l’Olivier dans le calme, promettant de revenir tous les vendredis jusqu’au départ de toutes les figures du système.

Hocine T.


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