La FAF s’enfonce



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La Fédération algérienne de football (FAF) s’enfonce chaque jour un peu plus dans la transgression de ses statuts et règlements. Elle a administré une nouvelle preuve de sa démarche suicidaire et antirèglementaire en adoptant un nouveau système de compétition en violation de l’article 29.6 des statuts de la FAF, adoptés en novembre 2015, lors d’une assemblée générale extraordinaire, conformément à l’article indiqué qui précise : «L’assemblée générale extraordinaire (AGex) est compétente pour se prononcer sur : le changement du lieu du siège de la FAF, la modification des statuts, la dissolution de la fédération.» L’article est clair et précis que seuls des esprits mal intentionnés ou indigents se permettent d’y ramer à contre-courant. Ce qui s’est passé mardi à Sidi Moussa est loin d’être un acte isolé.

Depuis mars 2017, la FAF a usé et abusé de la transgression des statuts et règlements. Elle s’était engagée publiquement, par la voix de son président, à inscrire l’action de l’instance faîtière dans la légalité et le respect des textes.

Mais elle a toujours fait le contraire de ce qu’elle a promis. Les faits et les exemples jalonnent son parcours depuis le printemps 2017.

Qu’en est-il de l’engagement solennel de procéder à la mise en conformité des statuts des ligues de wilaya et régionales ? Deux ans plus tard, l’écrasante majorité des ligues n’a pas procédé à la mise en conformité des statuts comme le recommande le décret exécutif 14-440, plaçant de fait ces entités dans l’illégalité. Ce qui est dramatique et entache la crédibilité de la fédération, c’est qu’elle a instruit les ligues de procéder à la mise en conformité de leurs statuts, lors d’une assemblée générale ordinaire, en flagrante contradiction avec l’article 29.6 des statuts de la FAF. C’est à se demander s’il y a réellement des compétences en la matière à la fédération. Pire, les présidents de ligue arrivés à la tête de ces structures avant 2012 et 2014 activent hors du cadre de la loi et sont passibles de lourdes peines d’emprisonnement (code) pour usurpation de qualité et de fonction.

Ces personnes n’ont pas le droit de participer aux assemblées générales, alors qu’elles le font et votent en toute impunité. A priori, ceux qui veillent aux destinées de la Fédération ne le savent pas, parce qu’ils ne maîtrisent pas la réglementation, comme l’attestent les propos et déclarations de son premier responsable à chaque fois qu’il aborde le sujet, ardu pour lui, de la réglementation. Il en a administré la preuve mardi, lors de l’assemblée générale extraordinaire, en usant de faux-fuyants pour justifier l’injustifiable, à savoir la transgression caractérisée de l’article 29.6 des statuts de la FAF.

Acculée dans ses derniers retranchements, la fédération a modifié, à la dernière minute, l’intitulé de la convocation qui est passé «d’assemblée générale en session extraordinaire», communiqué du bureau fédéral du 29 août 2019, à «assemblée générale ordinaire en session extraordinaire».

Les statuts de la FAF sont précis. L’ordre du jour d’une AGEx ne doit comporter qu’un seul point qui traitera un seul des trois chapitres indiqués.

Le comble, c’est qu’aucun membre de l’assemblée générale n’a alerté l’assistance sur la transgression de l’article 29.6 des statuts de la FAF et ont tous, sauf le représentant de la JS Saoura, validé le projet de modification du système de compétition sans avoir sous les yeux les modalités d’accession et de rétrogradation.

Du jamais vu ! Que dire alors de la transformation de l’article qui concerne les modalités d’accession et de rétrogradation qui est passé de «avant chaque début de saison…» à «en début de saison…» sans que personne ne trouve à redire. Cette modification de l’article est illégale et antiréglementaire à partir du moment où le changement de la tournure du début de la phrase n’a pas été présenté à l’assemblée générale pour sa validation (compétences de l’assemblée générale).

Cette course à la transgression des statuts et règlements est la conséquence directe de l’élection décriée et qualifiée d’illégale du bureau fédéral en mars 2017.


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