Après le tsunami du 31e vendredi

que reste-t-il au général Gaïd-Salah ?



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Par Mohamed K. – Les marches imposantes qui ont eu lieu en ce 31e vendredi à travers tout le pays ont définitivement mis en échec le plan du pouvoir, qu’il veut imposer par des élections à l’ancienne, obligeant ainsi les décideurs de l’armée à trouver d’urgence une solution de rechange pour sortir de leur impasse.

Après donc l’échec retentissant des dernières tentatives, maladroites et dangereuses, de briser le Hirak, en essayant, notamment, d’arrêter les animateurs les plus actifs et de couper la capitale du reste du pays, le pouvoir de fait qu’incarne le commandement de l’institution militaire s’est bien aperçu que la rue lui échappe et qu’il joue désormais sa survie. Les slogans scandés ou portés par les manifestants ne souffrent aucune ambigüité.

Comment le général Gaïd-Salah va-t-il réagir à cette nouvelle donne ? On peut imaginer deux scénarii. Le chef d’état-major se montrera inflexible sur l’option de l’élection présidentielle, ainsi que sur la date qu’il a fixée, et poursuivra obstinément sa politique autoritaire et répressive contre le mouvement de protestation, qui peut l’amener, dès cette semaine, à instaurer l’état d’urgence. En voyant le nombre d’unités de police et de gendarmerie déployées cette semaine à l’intérieur et à l’extérieur des grandes villes du pays, on ne peut écarter cette hypothèse. C’est, en tous les cas, dans l’esprit de ce jusqu’auboutisme suicidaire qui caractérise la démarche du pouvoir.

Le second scénario est que, acculé et pris de court, le pouvoir peut être tenté par des coups d’éclat médiatiques ou des décisions spectaculaires du genre populiste pour essayer de se renchérir aux yeux des Algériens. Aussi peut-il miser sur le show judiciaire programmé ce lundi au procès des détenus de la prison militaire de Blida pour tenter de redorer son blason et apparaître sous un nouveau visage. Mais, il n’est pas du tout acquis que les Algériens puissent se laisser manipuler aussi abusivement.

Dans le cas extrême, ce pouvoir déliquescent peut, dans un geste désespéré et irraisonné, appeler, par exemple, à la rupture des relations diplomatiques avec l’ancien colonisateur. Le décor est déjà bien planté.

M. K.


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