« Jennia » un amour de succube



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Deux moments forts ont marqué l’entame de la 3ème édition du festival de la littérature et du cinéma de la femme domicilié à Saïda. Le premier lors d’une rencontre littéraire avec Yasmina Khadra qui a préféré être à Saïda plutôt qu’à Marrakech où il était invité le même jour pour être de la présentation du film d’animation tiré de son « Les hirondelles de Kaboul ». Il a été la star de la journée.

La seconde est la découverte de « Jennia » d’Abdelkrim Bahloul, l’enfant de la ville. C’était la première mondiale de cette œuvre qui se révèle d’emblée inclassable dans le cinéma algérien de par son sujet. Elle prend à bras le corps une croyance populaire relative aux succubes, ces démons femelles objets de tous les fantasmes dans l’imaginaire maghrébin ; Elles envoutent des hommes reconnaissables en ces fous emmurés dans leur monde intérieur et que l’on errant en solitaires dans nos campagnes.

La fable raconte le vieux Dahmane,, un personnage socialement non identifié et vivant seul, qui a recueilli chez lui une Jennia qu’il réussit à garder sous sa coupe pour avoir découvert son talon d’Achille. Il en fait sa fille adoptive. Et parce qu’elle est dotée de pouvoirs magiques, elle prend en charge sa demeure mieux qu’une nuée de domestiques. Une voisine ayant découvert le secret, menace Dahmane de le divulguer s’il ne met pas à contribution Jennia pour ramener au bercail Hamid, son fils parti ailleurs à l’aventure depuis des années. Dahmane promet au succube, qu’après cette mission, de lui rendre sa liberté.

La suite de l’histoire prend une autre tournure. Si le scénario est bien ficelé, la réalisation pêche par quelques faiblesses dont quelques longueurs. Néanmoins, filmant essentiellement en plans rapprochés, le film arrive à rendre crédible une histoire assez farfelue pour celui qui n’entend rien aux amours de succube. Dans la distribution Sofia Manousha en jennia, et Belkacem Hadjaj en Dahmane tirent leur épingle du jeu. D’aucus ont regretté l’absence d’Abdelkrim Bahloul au moment du débat, après la projection. Ayant antérieurement pris des engagements professionnels en Europe, il ne pouvait se libérer pour toute la durée du festival.

Les organisateurs de la manifestation n’ont pas réussi à lui obtenir une autre réservation qui lui permette d’être brièvement à Saïda, la défection d’Aigle Azur en étant la cause. Lors de la cérémonie d’ouverture, une convention entre la direction de wilaya de la culture et l’ONCI a été signée, remettant à cette dernière pour trois années la gestion du cinéma Donyazad qui accueille le festival. L’ONCI étant un tourneur de spectacles, il lui a été confié d’y programmer, outre des projections cinématographiques, des concerts et autres activités. Cette convention, la première du genre, va être étendue à toutes les salles dont l’ONCI détient la gestion.

Pour le deuxième jour, deux courts et un moyen métrage, alléchants au vu de leurs thèmes, sont au programme en après-midi. Ce sont « La Chambre » de Latifa Saïd, « Hassiba » des frères Abdelli et « Elles nous regardent de Lyna Zerrouki. En soirée, les festivaliers auront à visionner « Jusqu’à la fin des temp » de Yasmine Chouikh.


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