Il était une fois la peur du changement !



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Il y a quelques semaines encore, on avait la très inconfortable impression que le bateau prenait l’eau de toutes parts avec des canots sur les flancs prêts à secourir ceux qui le déserteraient en premier. Au fur et à mesure que se dévoilent les intentions des piliers de l’ancien système, frère jumeau de celui encore aux affaires, on réalise que le moral des troupes, qui ne résiste pas aux sommations de la rue, s’accommode parfaitement desdits piliers qu’il subit et  pratique plus volontiers. De quoi se demander si ce sont les slogans des marcheurs qui perturbent nos soldats ou juste l’idée du changement.
Il y a quelques mois, dans un billet intitulé : «Mais... il n’a encore rien dit», je rappelais que Abdelaziz Bouteflika ne s’était toujours pas prononcé sur son intention ou pas de rempiler pour un 5e mandat. Et pendant que lui se murait dans un silence sur lequel chacun était libre de s’interroger, d’autres échafaudaient des plans à mettre en œuvre plus tard. Comme c’est le cas actuellement.
 Il n’y a qu’à écouter Tebboune tenter de nous la raconter à l’envers pour avoir, pour ceux qui en doutaient, la confirmation que rien n’a changé en haut lieu où l’on ne montre pas le moindre signe que l’on serait prêt à bouleverser quoi que ce soit dans son train de vie ou le mode de raisonnement adopté jusque-là, ni même aborder la question relative à la volonté de mutation exprimée par la majorité des Algériens. Une société qui lutte avec les faibles moyens dont elle dispose pour sortir définitivement la tête de l’eau doit impérativement être entendue. Quand un peuple réclame son indépendance, cela veut dire qu’il ne s’est jamais senti libre, non ? Je pose la question simplement. 
Certains tenants de cercles affiliés au système se sentent toujours pousser des ailes quand ils ont le sentiment d’être proches de l’autorité et donc de partager un bout de sa force, au mépris des reproches qui sont faits à cette dernière.
 Ce qui attise le ras-le- bol et pousse, aujourd’hui, des millions d’Algériens à réclamer une transformation radicale de leur quotidien, c’est prsécisément le mépris que l’autorité en place cultive à leur égard.  
M. B. 


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