Un adjudant mène des généraux par le bout du nez dans l’armée de Gaïd-Salah



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Par Tahar M. – Les nouvelles révélations faites par le journaliste Saïd Bensedira sur les frasques de l’entourage immédiat du général Gaïd-Salah à la tête d’une Armée nationale populaire souillée par des comportements mafieux donnent froid dans le dos. On apprend, ainsi, qu’un adjudant-chef, du nom de Gharnit Bounouira, mènerait des officiers de haut rang par le bout du nez de par sa fonction de «secrétaire particulier» de l’homme fort de l’institution.

Bensedira, qui se réfère à des dossiers comportant des informations détaillées avec chiffres et images à l’appui et qui semblent lui parvenir de l’intérieur même de l’armée, a dévoilé dans un enregistrement vidéo diffusé hier soir sur les réseaux sociaux comment ce personnage au grade subalterne a pu s’ériger en deuxième homme au sein de l’état-major de l’ANP en profitant d’un certain nombre de facteurs dont, notamment, la mission de «filtre» que lui a confié le patron de l’armée entre lui et ses généraux. «Rien ne parvient à Gaïd-Salah, pas même les appels téléphoniques de sa propre famille, sans passer par l’adjudant-chef Gharnit Bounouira», a affirmé le journaliste, qui a expliqué que le sous-officier se comportait comme un véritable chef d’état-major-adjoint.

Cet ancien standardiste, âgé d’une quarantaine d’années, détient plusieurs biens et pas des moindres, toujours selon Bensedira : «Un appartement à Bordj El-Bahri construit par l’armée et octroyé par un ancien responsable de la caisse militaire qui lui renvoyait ainsi l’ascenseur pour lui avoir obtenu sa promotion au grade de général, un lot de terrain de 3 000 mètres carrés à Diar Chems, au cœur de la capitale, offert par l’ancien wali Abdelkader Zoukh, et un immeuble de six étages bâti avec le budget de l’armée à la cité du 11-Décembre, à Dély-Ibrahim», une cité réservée aux officiers généraux dont il est le voisin. «L’adjudant-chef Bounouira est le seul à avoir achevé la construction», a précisé le journaliste exilé à Londres, en soulignant que ce sous-officier natif de Tissemssilt est un faiseur de carrières pour les généraux ripoux qui entourent Gaïd-Salah ou qui ont été limogés mais ont pu quitter le pays «clandestinement», à l’image de l’ancien patron de la gendarmerie, Ghali Belekcir, qui coule des jours heureux en France.

On apprend aussi que ce Bounouira joue un jeu double, en informant les quelques généraux influents qui appartiennent à ce clan de tous les faits et gestes du chef d’état-major. Sa position d’initié lui permet, par ailleurs, nous dit encore le journaliste Saïd Bensedira, de faire chanter des officiers de haut rang quand un dossier compromettant lui parvient à leur sujet, en promettant de le mettre sous le coude et de ne pas le faire parvenir à l’irascible et caractériel général Gaïd-Salah qu’il manipule «au gré de ses humeurs».

Ces révélations témoignent d’un degré de déliquescence jamais atteint au sein de l’armée depuis l’indépendance du pays et soulèvent de sérieuses inquiétudes sur la sécurité nationale tant que l’institution demeure entre les mains d’un chef d’état-major qui en a fait un instrument pour régner en maître absolu par la concussion, le chantage, l’exaction et l’arbitraire.

Le journaliste Bensedira, dont l’enregistrement en direct n’a pas pu être chahuté par les services de Gaïd-Salah malgré de nombreuses tentatives, promet de nombreuses autres révélations sur les généraux impliqués dans ces magouilles sous la bienveillante protection du parrain.

T. M.


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