Le chef de la diplomatie turque à Alger au moment où Ankara envahit la Syrie



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Par Saïd N. – Le déplacement effectué par le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, en Algérie a coïncidé avec le lancement de la grande offensive terrestre de l’armée turque sur le nord de la Syrie. Offensive qui a provoqué un tollé général dans le monde, parce que non seulement décidée contre l’avis de la communauté internationale mais, surtout, parce que tout le monde redoute un désastre dans cette région à dominante kurde, abandonnée par les forces américaines.

Cette présence du chef de la diplomatie d’Ankara à Alger en ce moment précis ne peut que susciter curiosité et interrogations. Officiellement, ce ministre, réputé très proche d’Erdogan et artisan du redéploiement turc en Afrique, est venu en Algérie pour tenter de booster les relations économiques avec l’Algérie qui, à l’instar des relations avec tous les autres pays, sont menacées par l’absence de solution viable à la crise politique que traverse le pays. La Turquie y investit pour 4,5 milliards de dollars. Le ministre turc veut certainement s’assurer si les promesses de déblocage par l’organisation d’un scrutin présidentiel le 12 décembre prochain sont réalistes.

Son voyage peut aussi avoir une autre signification. Connu pour son interventionnisme dans la région, le régime turc ne lésinerait pas sur les moyens pour peser de son poids et se poser en médiateur, comme il l’a fait au Soudan, lors d’une visite de ce même Cavusoglu à Khartoum où il avait rencontré, à la mi-août dernier, les dirigeants du conseil militaire qui conduisait la transition. Des observateurs de la scène politique régionale avaient noté que Mevlut Cavusoglu était venu contrer une offensive émiratie pour détourner le soulèvement populaire, monnayant aides financières et soutien à la Ligue arabe.

S. N.  


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