Trois églises protestantes mises sous scellés à Tizi Ouzou



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Trois lieux de culte protestants ont été mis sous scellés, mardi et hier, par les autorités dans la wilaya de Tizi Ouzou. Les ordres de fermeture signés par le wali et exécutés par les services de sécurité concernent le lieu de culte implanté à la cité Bekkar du chef-lieu de wilaya, fermé hier matin.

L’église de Makouda, à une vingtaine de kilomètres au nord, et celle sise à la nouvelle ville de Tizi Ouzou ont été scellées mardi. D’autres lieux de culte de l’Eglise protestante sont sous la menace de fermeture, apprend-on de sources locales qui soulignent que près d’une dizaine d’endroits dédiés à la pratique de ce culte sont recensés dans la wilaya de Tizi Ouzou.

Le président de l’Eglise protestante d’Algérie (EPA) et pasteur à Tizi Ouzou, Salah Eddine Chellah, dénonce dans une vidéo mise en ligne hier ces opérations de fermeture et surtout la force dont ont usé les services de sécurité pour déloger les fidèles et exécuter l’ordre de mise sous scellés. Des vidéos circulant sur internet montrent en effet l’intervention de la police et de la gendarmerie. «Nous sommes soucieux de cette situation grave, car nous ne savons pas jusqu’où cela va aller», affirme-t-il, précisant qu’à ce jour «11 lieux de culte ont été scellés à travers le pays par les autorités et par le biais des services de sécurité».

Cela a eu lieu à Oran et Béjaïa, entre autres régions du pays. A Tizi Ouzou, trois autres lieux de culte ont été fermés en septembre dernier à Boudjima, Boghni et Tigzirt. L’EPA avait dénoncé ces ordres de fermeture depuis le début de ces opérations. Dans un communiqué rendu public récemment, l’Eglise précise que les fermetures ont lieu sous «un motif abusif d’absence d’une autorisation administrative», précisant que ces lieux sont affiliés à l’EPA qui dispose d’un agrément «en bonne et due forme».

Le paradoxe est, pour l’EPA, dans le fait que les dossiers pour des autorisations «déposés auprès de la DRAG de Tizi Ouzou, conformément aux instructions du ministère de l’Intérieur, restent sans réponse. En outre, la commission nationale des cultes, prévue dans le cadre de la loi de 2006 régissant le culte autre que musulman, n’a jamais siégé à ce jour», ajoute-t-on. «Nous dénonçons vigoureusement ces atteintes au droit de ces communautés à pratiquer leur culte, lequel droit est pourtant garanti par la Constitution algérienne dans son article 42», soutiennent les représentants de l’Eglise protestante d’Algérie. 


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