En essayant de tuer Al Magharibia, le pouvoir veut priver le Hirak de sa visibilité / Domestication, censure et torpillage sont ses instruments



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Le pouvoir de fait semble déterminé à ôter toute visibilité à un Hirak qui reprend de plus belle depuis la rentrée sociale. À l’approche du rendez-vous électoral voulu par l’état-major de l’armée, l’offensive contre les médias s’intensifie. Après le musellement des médias publics, des chaines de télévision disposant d’un siège à Alger et le blocage des adresses IP de plusieurs journaux électroniques, le pouvoir torpille la chaîne de télévision El Magharibia, diffusant pourtant depuis l’étranger.  

Plébiscitée sur le terrain du Hirak par des millions de manifestants et hissée au rang de « chaîne télévisée du peuple », Al Magharibia a été interdite de diffusion à deux reprises la semaine dernière et les arguments avancés par l’opérateur satellitaire pour justifier cette forfaiture ne convainquent guère. Au moment où nous publions, Al Magharibia est interdite de diffusion sur satellite, mais continue d’émettre sur internet.

Dans un communiqué rendu public par la direction de la chaîne, des accusations directes ont été portées à l’encontre du régime algérien. Preuves à l’appui, Al Magharibia a expliqué que son interdiction d’émission est le fait de pressions exercées par le pouvoir algérien. Dans une correspondance l’opérateur Eutelsat a justifié cette interdiction par une plainte des « autorités algériennes ».

Amputer le Hirak des supports médiatiques qui lui donne de la visibilité ne semble pas être l’unique objectif du pouvoir de fait. Depuis le mois de juin, de multiples manœuvres ont été opérées pour briser la dynamique des manifestations, dans l’objectif de faire passer un coup de force électoral garantissant la régénération du système et le maintien des figures ayant survécu à la chute d’Abdelaziz Bouteflika.

Violence, arrestations, opérations de diversion et de division, musellement des médias et transformation d’autres médias en instruments de propagande. Le pouvoir mène une véritable guerre contre le Hirak. Tout cela semble s’inscrire dans une stratégie globale qui est en train d’être exécutée étape par étape. L’objectif ultime : faire passer, sans encombre, une élection présidentielle rejetée par les manifestants. Un pari risqué et incertain !

Depuis le mois d’avril, tous les médias publics à l’exception de la chaîne 3 de la radio nationale et toutes les télévisions privées ayant pignon sur rue ont été domestiqués et certains sont instrumentalisés à des fins de propagande. L’été venu, une dizaine de journaux électroniques dont TSA, Observ’Algérie, Interligne, Algérie Patriotique, Algérie Part et bien d’autres ont été torpillés. Depuis juin dernier, ils sont inaccessibles depuis l’Algérie à moins d’utiliser un VPN, un proxy ou Tor.

Viennent ensuite les arrestations des figures du Hirak, des manifestants ayant brandi un étendard amazigh, ceux arrêtés avec un maillot de la JSK, les militants d’associations actives sur le terrain comme RAJ, les militants du mouvement Rachad, ceux du FIS dissout, ceux du RCD et du FFS, du MDS et tous ceux qui, d’une façon ou d’une autre, ont contribué à encadrer les manifestations notamment à Alger.

Le pouvoir semble vouloir vider le Hirak de tous ceux qui activent sur le terrain pour lui éviter de changer de cap. C’est peine perdue. Le Hirak n’a jamais été aussi structuré et efficace et ses objectifs demeurent les mêmes.


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