L’écrivain Youcef Benzatat révèle les dessous de «l’affaire» Kamel Daoud



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Nous publions le témoignage de l’écrivain Youcef Benzatat sur l’affaire de Kamel Daoud «révélée» par des médias de propagande à la solde du régime de Gaïd-Salah dans ce qui s’apparente à une vile campagne de discréditation contre celui qui s’oppose, avec des millions d’autres Algériens, au système incarné par l’octogénaire chef d’état-major de l’armée et le président intérimaire fictif, Abdelkader Bensalah.

Par Youcef Benzatat – On connaît Henda Ayari comme étant l’instrument à travers laquelle un certain lobby islamophobe avait tenté de détruire la réputation du professeur islamologue Tariq Ramadan. Une telle cabale méphitique n’avait aucune chance d’aboutir à ses objectifs devant une justice indépendante dans un Etat de droit inébranlable. Elle a fini par tomber en désuétude et Tariq Ramadan réhabilité, non sans y laisser des plumes.

Beaucoup se sont étonnés de me voir parmi les premiers à l’avoir spontanément défendu, pour me savoir non croyant. Certains autres islamophobes ont vite fait de me qualifier d’islamiste. Je dois dire que je l’ai défendu non pas parce qu’il était musulman, arabe ou pour quelque autre critère de connivence d’intérêt idéologique ou culturel, mais parce qu’il était victime dès le départ d’une incohérence procédurale flagrante de la part du juge qui était chargé d’instruire cette affaire. Naturellement, je trouvai que ça sentait quelque chose de malsain. Notamment par la précipitation du juge à ne lui accorder aucune présomption d’innocence avant même d’avoir mené l’enquête. D’autant que les accusations de viol de la part de Henda Ayari et toutes celles qui ont suivi dans la foulée me semblaient surréalistes et peu crédibles, devant un homme avec autant d’intelligence pour se laisser aller vers de telles perversions sans se soucier des conséquences.

Il faut dire que cette pernicieuse cabale avait frappé les esprits les plus avertis et fait des ravages chez les plus vulnérables par leur disposition à succomber au processus mental de l’identification.

Je peux avancer sans en douter que Mme Najet, l’ex-épouse de Kamel Daoud, en soit une véritable victime collatérale de Henda Ayari, pour avoir succombé pathologiquement à ce processus mental d’identification.

En fait, je n’étais pas surpris d’apprendre par un journal en ligne que Kamel Daoud a été condamné le 13 octobre par le tribunal d’Oran pour violences conjugales avec usage d’une arme prohibée sur son ex-épouse. D’abord, pour avoir été approché par Mme Najet elle-même, où j’avais découvert son immense haine et sa cruelle volonté de vouloir se venger de son ex-mari. Ensuite, parce que l’information de sa condamnation et la médiatisation de l’historique de cette affaire fut assumée par un média proche de l’état-major de l’armée et de son chef Gaïd-Salah et qui distille au quotidien une intense propagande en faveur des présidentielles du 12 décembre 2019.

Ce journal nous apprend que Kamel Daoud fut condamné le 19 juin 2018 à un an de prison ferme et 20 000 DA d’amende et qu’il avait fait opposition du jugement. Laissé en liberté, voire invité en grandes pompes au Salon du livre, le Sila, quelques mois plus tard, et, depuis, l’affaire semble avoir été jetée aux oubliettes et bien gardée au secret jusqu’à ce jour. Dans cet intervalle de la procédure, Mme Najet semblait ne plus faire confiance à la justice et commençait à s’impatienter. C’est à ce moment qu’elle m’invita sur Facebook en message privé. Elle me demanda de l’aider en médiatisant son affaire, parce que, selon elle la justice semble l’avoir abandonnée. Elle m’avait affirmé m’avoir choisi parce qu’elle était sûre que je n’étais pas du côté de Kamel Daoud, en justifiant cela par la connaissance de mes critiques de certaines de ses chroniques. Cependant, les faits qu’elle me présenta à ce moment était tout à fait autres que ceux dévoilés par le jugement et, chose curieuse, à aucun moment elle n’avait évoqué la condamnation de son mari, ni les coups et blessures et encore moins sous la menace d’une arme prohibée, ni même le kidnapping de sa fille évoqué par ce journal. Les reproches qu’elle lui faisait concernaient principalement la négligence de l’éducation de ses enfants et le non-versement de la pension pour leur entretien après leur divorce. Il était aussi question de sa moralité pendant leur vie de couple, en le présentant comme un «alcoolique», «arrogant» et «méprisant», une moralité qui fut, selon elle, la cause principale de leur divorce, en précisant que cela fut surtout après sa consécration au Goncourt.

Après l’avoir patiemment écoutée, je lui ai suggéré que cette affaire relevait de la justice et que je ne pouvais pas me substituer à elle. D’autant que je n’étais pas convaincu du bien-fondé de ses propos qui dissimulaient autant de haine, de jalousie et d’envie de vengeance. A ce moment, j’ai décidé de mettre fin à nos échanges.

Quelque temps plus tard, une amie virtuelle, avec qui j’échangeais sur Facebook, du nom de Farida Abbar, une ancienne fonctionnaire de l’administration et ex-collègue de Karim Younès, avec lequel elle était en guerre, bien avant d’être «récupérée» par le pouvoir de fait, me rapporta que Mme Najet était en train de crier sur tous les toits que j’avais voulu la salir en projetant de médiatiser son histoire ! J’ai tout de suite pensé à Henda Ayari et conclu, à l’occasion, que les reproches faits à son mari n’étaient probablement que fantasmes nourris de clichés. C’est, d’ailleurs, aux moments forts de la cabale contre Tarik Ramadan que cela c’était produit. Il est fort probable que Henda Ayari ait fait de Mme Najet une émule.

Si Kamel Daoud nie tout sur les accusations de son ex-femme, il est fort probable que cela soit le cas. La psychologie de Mme Najet, dévoilée après-coup, le laisse aisément croire. Car, en vérité, peut-on imaginer un seul instant Kamel Daoud brandir une arme prohibée pour menacer son ex-femme ? Je trouve cela grotesque et absurde comme accusation. Ensuite, comment concilier le fait que Kamel Daoud néglige l’éducation et l’entretien de ses enfants, tout en les subtilisant à leur mère pour passer des moments affectueux avec eux en assumant pleinement son rôle de père ?

La condamnation et la médiatisation soudaine de Kamel Daoud, avec la publication du jugement à l’appui, par un journal proche du pouvoir incarné par l’état-major de l’armée, au moment où la chasse aux opposants à la feuille de route de celui-ci a atteint son paroxysme, d’autant que Kamel Daoud est ouvertement contre ces présidentielles, ne laisse aucun doute sur le caractère pernicieux de cette affaire.

Je tenais à témoigner dans cette affaire ma solidarité avec Kamel Daoud, malgré ma répugnance de sa posture médiatique de néo-colonisé assumé, comme je l’avais fait pour Tarik Ramadan, malgré mon total désaccord avec sa position sur la place de l’islam dans la société et sa connivence avec les cercles les plus conservateurs des sociétés dites musulmanes, car je considère que le devoir de vérité est le sentiment le plus noble et le plus vertueux de l’éthique journalistique.

Y. B.

 


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