Le message fort de Lakhdar Bouregâa devant le juge d’instruction



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Le moudjahid Lakhdar Bouregâa, en détention à la prison d’El Harrach depuis près de quatre mois, a été auditionné, aujourd’hui mardi, par le  juge d’instruction près le tribunal de Bir Mourad Rais (Alger). L’ancien combattant de l’ALN, 86 ans, a tenu des propos lourds de sens devant le magistrat instructeur, en présence d’une quinzaine d’avocats.

« Lakhdar Bouregâa ( poursuivi pour atteinte au moral de l’armée) a été présenté aujourd’hui devant le juge d’instruction pour une audition au fond. Sa dernière audition remonte au 30 juin dernier lorsqu’il a été placé en détention provisoire. L’audition s’est déroulée en présence d’un collectif de défense composé d’une quinzaine d’avocats », rapporte Me Zoubida Assoul, dans une déclaration à elwatan.com.

« Le moudjahid Lakhdar Bouregâa a refusé de répondre aux questions du juge d’instruction. Il a dit au juge : « Je ne reconnais pas la justice qui émane d’un pouvoir illégitime. Je ne reconnais pas la justice qui obéit aux injonctions du téléphone. Je ne suis pas censé être devant vous aujourd’hui, car je n’ai fait qu’exprimer mon point de vue », a ajouté Me Zoubida Assoul, en précisant que « M. Bouregââ a refusé de signer le PV de l’audition ».

L’avocate a expliqué que la détention provisoire de Bouregâa expire le 30 octobre, la durée légale de la détention provisoire est de 4 mois renouvelable une seule fois. Le juge d’instruction peut, d’ici le 30 octobre, renouveler la détention provisoire,  transférer l’affaire devant le tribunal correctionnel comme il peut prononcer un non lieu et libérer le détenu.». A l’issue de son audition, l’ancien  moudjahid Bouregââ est transféré à la prison d’El Harrach tout comme, Samir Benarbi, un autre détenu d’opinion, qui a été auditionné aujourd’hui. Benlarbi a répondu à toutes les questions du juge d’instruction, selon l’avocate.

Me Zoubida Assoul, également présidente du parti politique l’Union pour le changement et le progrès (UCP), a déclaré que : « le droit du citoyen à la liberté d’expression, garanti par la Constitution, n’est pas respecté en Algérie. Les personnes qui expriment des positions opposées à celles du pouvoir sont sujettes à des poursuites farfelues ».


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