Le Hirak entame son neuvième mois / Les manifestations toujours aussi imposantes et le cap vers le démantèlement du système maintenu



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La révolution citoyenne entame son neuvième mois. Alors que les manifestants – qui ont réussi à se remobiliser en millions – gardent le même cap, le pouvoir s’enfonce dans ses errements. Désorienté et atteint de surdité, ce pouvoir agissant en dehors de toute rationalité, représente un danger pour le pays.

Huit mois sont passés. Le caractère pacifique des manifestations est entretenu comme aux premières heures du Hirak, les objectifs demeurent les mêmes et les marches reprennent de plus belle. En face, les représentants du système multiplient les offensives pour tuer le Hirak. Bien qu’ils aient sacrifié nombre de leurs alliés d’hier devenus encombrants, les tenants du pouvoir veulent régénérer le système à travers des élections rejetées par la rue.  Yatnahaw ga3, littéralement : « Ils s’en iront tous » et toujours d’actualité.

vendredi 18 octobre à Alger

La situation de blocage actuelle est le fruit de l’entêtement du pouvoir à exécuter, coûte que coûte, la feuille de route de l’article 102 de la constitution, dont les dispositions garantissent une restauration du régime et un maintien du système. Dire que le régime veut se remodeler sous une nouvelle forme est un euphémisme, car les candidats à l’élection présidentielle voulue par l’état-major de l’armée ont tous occupé des postes de responsabilité sous l’ère des Bouteflika. Dans la rue, les Algériens nous disent qu’ils ne savent pas s’il faut en rire ou en pleurer !

Sur le terrain du Hirak, les manifestants refusent de se laisser embarquer dans un scrutin paramétré par un gouvernement qui aurait dû cesser d’exister le 9 juillet dernier. « Nous n’accepterons jamais que des élections aient lieu sous l’égide des Issabates (Bandes mafieuses) et d’un pouvoir illégitime», scandent les manifestants à chaque marche du mardi et du vendredi.

vendredi 18 octobre à Alger

Malgré les manœuvres visant à brouiller les pistes et à monter une partie de la population contre l’autre, la rue reste lucide. La population a réussi à déjouer tous les pièges posés pour tuer une révolution unique en son genre. Les décideurs sont en train de rater l’occasion de graver leurs noms en lettres d’or sur le registre de l’histoire !

Durant huit mois, le pouvoir a tenté de calmer les ardeurs des manifestants en sacrifiant quelques têtes. c’est peine perdue. Du 22 février au 2 avril, on a exigé le démantèlement du système. Les Bouteflika et leur clique ont été évincés. Du 2 avril au 23 octobre, on exige toujours le démantèlement du système. Le feuilleton judiciaire auquel on a eu droit  n’a pas eu l’effet escompté.

vendredi 18 octobre à Alger

Ces derniers mois la tendance s’est inversée. L’arrestation de quelques pontes du régime des Bouteflika, ainsi que certains oligarques et responsables qui leur servaient d’instruments n’a pas connue de suite. Les dossiers pataugent au niveau de la justice. À part les détenus de la prison militaire de Blida, aucun de ceux qui sont à El Harrach n’a foulé le sol d’une salle d’audience publique.

mardi 22 octobre à Alger

En parallèle, les jeunes du Hirak, les manifestants qui luttent pour la liberté et les leaders de la révolution sont arrêtés à tour de bras (l’ancien maquisard Lakhdar Bouregaa, le président de parti Karim Tabbou, l’intellectuelle Fodil Boumala et le Militant Samir Benlarbi) des jeunes ayant brandi un étendard amazigh écopent de peines de prison ferme. Même des journalistes ont été jetés en prison ces derniers jours et le cas de notre confrère Saïd Boudour est particulièrement préoccupant. Boudour est réputé pour son militantisme pour les droits de l’homme et son activisme sur le terrain. Saïd est également lanceur d’alertes. Il a été à l’origine de la révélation de plusieurs scandales, dont celui des 701 kilogrammes de cocaïne durant l’été 2018. On décompte actuellement plus d’une centaine de prisonniers d’opinion placés systématiquement en détention préventive. Des avocats et militants des droits de l’homme avancent que cette pratique est contraire à ce que prévoit la loi.

vendredi 18 octobre à Alger

Fatalité du calendrier : Le mois de décembre succède à celui de novembre

Le pouvoir, à travers ses médias affidés, impose un black-out sur le Hirak. En instrumentalisant quasiment tous les médias lourds, il tente de convaincre que les Algériens sont impatients d’aller voter pour élire un président ! Ce même pouvoir annonce que l’élection du 12 décembre sera un 3orss, c’est-à-dire, une fête. En Algérie le régime ne parle jamais d’élection. Il évoque toujours l’idée d’une fête électorale. Les élections continuent d’être perçues comme une pratique folklorique par les Algériens et c’est pour cela qu’ils refusent de se rendre aux urnes le 12 décembre. Ça ne se résume pas à une crise de confiance. C’est  beaucoup plus profond !

Ainsi, la date du 12 décembre est capitale pour les gens du pouvoir. Toute l’architecture du système en dépend. Les manifestants ne l’entendent pas de cette oreille. Ils sont déterminés à prouver aux réticents, aux indécis et à l’opinion publique internationale qu’ils s’engagent à démanteler le système, mais que ces élections visent à le maintenir en place.  Pour ça, ils se mobilisent dors et déjà pour une gigantesque manifestation le 1er novembre prochain.

Le hasard du calendrier a voulu que le 1er novembre – date hautement symbolique (le 1er novembre 1954 déclenchement de la guerre d’indépendance contre le colonisateur français) – soit un vendredi. On annonce une manifestation monstre sur tout le territoire nationale.  Le point de référence est celui de la manifestation du 5 juillet dernier. Dans les rues, il se dit que la manifestation du 1er novembre sera celle de la victoire et qu’au neuvième mois, la révolution accouchera d’une Algérie nouvelle.


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