Nouveau spectacle du TR Oran

Sindbad, histoire de se replonger dans l’univers des Mille et Une Nuits



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Le jeune public, qui a assisté mardi au TRO à la représentation de la pièce Sindbad produite par le même théâtre, a été très réactif au déroulement des intrigues librement inspirées du conte des Mille et Une Nuits.

C’est principalement le cas pour les effets visuels, mais aussi sonores qui ont presque effacé le jeu des comédiens, car il y en avait, à commencer par la narratrice, une référence à la célèbre Shéhérazade, mais aussi à ceux qui sont censés donner corps aux principaux protagonistes des histoires choisies.

Les animaux ne sont pas en reste avec les montures évoquant des aventures se déroulant dans le désert, mais aussi les créatures fabuleuses souvent menaçantes et les géants qui avalent d’un trait les plus braves des guerriers de ces temps immémoriaux même si, à quelques détails insolites, le spectateur finit parfois par être ramené à l’ère contemporaine.

C’est le choix du metteur en scène (Boualem Benkaddache) de se jouer de la temporalité du conte comme s’il s’agissait de le rendre accessible au public d’aujourd’hui. «Interrogés, les enfants présents ont tous avoué n’avoir pas entendu parler de cette œuvre pourtant monumentale et mondialement connue», confirme un parent, lui aussi du domaine du théâtre.

Le choix concerne également la langue proche du registre du parler maghrébin que du classique. L’omniprésence de la représentation de la lune plonge les spectateurs dans l’univers de la narration illustrée par le procédé des ombres chnioises. Un pari risqué, mais le résultat est finalement remarquable avec des acteurs appuyés par des marionnettistes qui ont su maîtriser le jeu des positionnements pour donner aux images du récit assez de dynamisme pour ne pas s’ennuyer. On distingue bien l’influence des procédés cinématographiques alternant vision d’ensemble, point de vue interne à l’action et gros plans, le tout agrémenté par un thème musical assez dominant.

Les scènes sont interprétées indifféremment derrière et devant le drap qui sépare l’arrière-scène du devant comme s’il s’agissait d’une frontière entre ce qui relèverait de la fantasmagorie d’un côté et du vraisemblable de l’autre avec, pour ce dernier cas, le double registre d’un personnage racontant lui-même les péripéties d’autres héros.


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