22 février, 22 novembre

déjà neuf mois de mobilisation citoyenne



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Neuf mois jour pour jour que les Algériens sont sortis dans la rue pour réclamer le changement radical du système. Ce vendredi encore, pour le quarantième vendredi consécutif, ils sont descendus massivement dans les rues à Alger et dans plusieurs villes, bouclant ainsi le neuvième mois de mobilisation.

Mobilisation sans faille, pacifisme indéfectible, le mouvement populaire a réalisé l'exploit. Le peuple est donc déterminé à aller au bout de ses revendications portées depuis le 22 février, le jour qui a vu naître le hirak. Depuis, il ne s'est pas passé un vendredi sans que les Algériens investissent massivement les rues pour réclamer une Algérie nouvelle. Pour ce vendredi 22 novembre et à vingt jours de l'élection présidentielle du 12 décembre, les manifestants, qui contestent l'organisation du scrutin, réclament toujours un véritable changement, qui ne se fera pas sans le départ de toutes les figures de l'ancien système.

Ainsi, insistant sur la nécessité d'instaurer un Etat civil ils ont scandé : « Makach l'vote maa laaissabat » (Pas de vote avec la bande), « Ulach elvot ulach », ou encore « Isqat elvote wadjib watani ». Cela alors que les cinq candidats à la magistrature suprême sont en pleine campagne électorale qui ne se déroule pas, note-t-on, dans les meilleures conditions. Car à chaque meeting qu'ils organisent,des rassemblements sont tenus par des citoyens qui dénoncent leur venue. Ces candidats sont également conspués, chahutés lors des marches du mardi et du vendredi, et on s'adresse à ceux avec ce « dégage », qui revient comme un leit-motiv. Dénonçant les vagues d'arrestations, les manifestants ont scandé : « Hamlat i3tiqalat, machi intikhabat » (C'est une campagne d'arrestations, pas une campagne électorale). En effet, plusieurs arrestations sont signalées, notamment lors des marches nocturnes organisées par les manifestants depuis mercredi soir. Ils n'attendent donc plus les vendredis et mardis pour scander des slogans et brandir des pancartes sur lesquelles sont mentionnées les principales revendications. La mobilisation est intensifiée, car il ne se passe plus une journée sans qu'on signale une marche dans une ville du pays, de jour comme de nuit.

Hier dans la capitale, ils étaient nombreux à avoir pris part à la marche hebdomadaire. C'est dans la matinée que les protestataires ont commencé à se rassembler. 11 heures passées de quelques minutes, plusieurs rues étaient déjà envahies par une grande foule, comme la rue Didouche-Mourad, malgré le dispositif policier déployé. Le mot d'ordre des manifestants est donc le refus de ces élections. Ainsi, d'aucuns estiment que l'organisation de ce rendez-vous électoral nécessite un climat adéquat et favorable. C'est d'ailleurs ce qu'a affirmé Abdelaziz Rahabi, hier, sur un site électronique : « Les élections ont besoin de conditions, d'un consensus politique général. Il est préférable qu'elles se tiennent dans des conditions autres que celles-ci », a-t-il indiqué, soulignant la nécessité de libérer les détenus du hirak et l'ouverture des médias publics et privés.

La solidarité avec les détenus a été aussi au rendez-vous en ce 40e vendredi de mobilisation. Leurs portraits ont été brandis par les marcheurs appelant à leur libération. La solidarité était aussi du côté des journalistes, qui ont organisé pour la deuxième fois leur action « Sahafi horr ». Ils ont exprimé leur soutien aux journalistes du groupe media « Temps Nouveaux », qui ont été suspendus par la direction du journal.


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