« Kamel El Bouchi » et ses acolytes à la barre



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Après avoir fait le tour de plusieurs magistrats dont certains ont été promus et d'autres mutés lors du dernier mouvement initié par le premier responsable du secteur de la justice, en l'occurrence Zeghmati Belkacem, le dossier en appel du narcotrafiquant Kamel Chikhi, alias « Kamel El Bouchi », et des 12 autres prévenus a été confié à la seule présidente de chambre qui n'a pas été touchée par l'opération décidée par le ministre.

Connue pour son savoir-faire et ses compétences professionnelles depuis qu'elle était conseillère de Derrar Djebbari Meriem, elle a décidé, hier, de renvoyer au 22 décembre prochain suite à la demande des avocats lesquels ont le procès de « Kamel Chikhi » et autres mis en cause inculpés et condamnés dans l'affaire proprement dite « atteintes aux réserves foncières ».

Mokdadi Fatiha traitera le jour du procès les appels des inculpés incarcérés à la prison d'El Harrach depuis plus d'une année cas par cas.Pour rappel, le président du pôle judiciaire du tribunal de Sidi M'Hamed, Ben Salem Abderzak, promu en qualité de président de la cour de Blida, a prononcé le 12 juillet dernier dans le cadre de cette affaire, qui a fait beaucoup parler d 'elle en été dernier, des peines allant de quatre à dix ans de prison ferme contre 12 inculpés et a prononcé une seule relaxe.

Les incriminés se sont vus infliger des amendes d'un million de dinars par le magistrat.

Les inculpés ont été reconnus coupables de plusieurs chefs d'inculpation retenus contre eux au cours de l'instruction judiciaire, entre autres trafic d'influence, corruption et utilisation de la profession à des fins personnelles.

Ces derniers ont été reconnus coupables d'avoir transformé les structures dans lesquelles ils travaillaient en administrations ambulantes.

Tous les inculpés sans exception se rendaient dans le bureau du « Boucher » munis des documents et cachets humides qu'il exigeait.

Parmi les mis en cause figure l'ex- chef de service de l'urbanisme à la commune de Kouba, D.H, incarcérée à la prison d'El Harrach. Cette dernière a été condamnée à quatre ans de prison ferme.

Le juge a condamné « Kamel El Bouchi », lequel a été reconnu coupable de corruption d'un agent public et d'incitation au trafic d'influence à 10 ans de prison ferme assortis d'une amende de 100 millions de dinars avec interdiction d'exercer ses droits civils et civiques 5 ans après avoir purgé la peine prononcée contre lui.

Le président a par ailleurs prononcé des peines de 8 ans de prison ferme assortie d'une amende d'un million de dinars contre Taghboult mohamed , Hamoudi Ammar, Lyes Ziouch, Mohamed Ghaboub et Tayebi Mohamed, deux autres peines de 5 ans de prison ferme et un million d'amende ont été prononcées contre Tahar Amir, Benkrid, Djaouida Harizi et Benkrid Mohamed , une peine de 6 ans de prison ferme assortie d'une amende d'un million de dinars contre Reguig Noureddine. Les autres prévenus, Laloui Djamel et Brahimi, ont été quant à eux condamnés à 4 ans de prison ferme et une amende d'un million de dinars, alors que Yacef Kamel a été purement et simplement relaxé car le président a jugé que le mis en cause n'a rien à voir dans cette affaire.

Les prévenus, qui occupaient des postes de responsabilité au niveau des différentes structures chargées de l'urbanisme de la wilaya d'Alger à Kouba, Hussein Dey, Bouzaréah, Aïn El Benian, Chéraga, Bir Mourad Raïs et Draria ont été condamnés par ailleurs à payer 5000 DA de dommages au Trésor public.

Appelé à la barre pour donner sa version des faits, Kamel Chikhi et au lieu de répondre aux questions posées, a tout fait pour faire croire qu'il s'agissait plutôt de plaisanterie

Il a affirmé au juge que « Les sommes offertes à des responsables de services de la construction et de l'urbanisme dans plusieurs communes d'Alger « n'étaient que des aides financières, des aumônes ou des emprunts ».

« J'aime aider les gens et apporter mon aide matérielle et financière pour tout le monde, rien que pour honorer mon image à l'égard du Bon Dieu ».

Les incarcérés ont été confrontés aux enregistrements vidéo des caméras de surveillance installées dans le bureau de Kamel Chikhi.

Coincés par les pièces à conviction présentées à l'audience, les inculpés se sont contentés de jeter des regards évasifs vers le président.

Il convient de signaler que Mme Mokdadi Fatiha se charge actuellement de deux chambres pénales au niveau de la cour d'Alger, à savoir la 6e chambre que présidait Abdeslam Rachid muté à la cour de Chlef.


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