Le bâtonnier Sellini dit son profond dégoût

«La justice est une basse-cour»



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Par Abdelkader S. – Les avocats essayent de sauver ce qui peut encore l’être d’une justice déshonorée par les magistrats soumis aux injonctions extérieures, qu’elles émanent du commandement de l’armée ou du pouvoir exécutif. C’est donc un Abdelmadjid Sellini très en colère qui s’est exprimé, au nom du collectif des avocats, en marge du procès reporté des anciens Premiers ministres Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia.

Maître Sellini n’y est pas allé de main morte pour décrire l’état de déliquescence atteint par l’appareil judiciaire. «Ce n’est plus une justice, mais une basse-cour», s’est- il indigné, en révélant que le tribunal de Sidi M’hamed n’a fait que violer toutes les lois depuis qu’il a été enjoint d’instruire les affaires des anciens responsables politiques incarcérés sur ordre du chef d’état-major. L’avocat a admis, à ce propos, que ce procès est éminemment politique et n’obéit en rien aux règles qui régissent le fonctionnement d’une justice «impartiale », «calme» et «sereine».

Maître Abdelmadjid Sellini remet ainsi en cause toute la procédure lancée sur ordre de Gaïd-Salah pour se présenter comme le féroce adversaire du «clan Bouteflika» et des hommes d’affaires qui rodaient autour des cercles de décision avant la démission forcée de l’ancien chef de l’Etat omnipotent depuis 1999 et impotent depuis 2013. A la lumière des constatations alarmante des avocats de la défense par la voix de l’avocat Sellini, il devient évident que tous les procès intentés jusqu’à présent n’ont pas lieu d’être. D’ailleurs, l’orateur n’a pas manqué de lier le procès des «membres du clan» à ceux des manifestants, des militants, des journalistes, des artistes et des hommes politiques incarcérés pour d’autres motifs. Pour lui, c’est du pareil au même.

Le procès, qui devait s’ouvrir «précipitamment» ce lundi, a été reporté à mercredi en raison de l’incompétence des magistrats qui n’ont pas été capables d’organiser les audiences dans le très exigu tribunal de Sidi M’hamed, bien qu’ils soient au courant de l’engouement que celles-ci allaient provoquer et que, ce faisant, la salle n’aurait jamais pu contenir le nombre impressionnant d’avocats, de journalistes, de témoins et de curieux qui allaient assister au jugement de ceux qu’ils qualifient de «bourreaux du peuple».

Il n’est pas exclu que les avocats boycottent les prochaines audiences au vu de nombre effarant d’infractions aux règles de procédure commises par les juges, aussi bien civils que militaires, soit par impéritie, soit par une servile soumission aux commanditaires de cette machination judiciaire dénoncée aussi bien par les avocats que par les millions de citoyens qui manifestent contre le régime depuis plus de neuf mois.

Les magistrats civils et militaires sont mis au banc des accusés et leur procès est confié à l’histoire qui les condamnera pour leur lâcheté, leur malhonnêteté et leur traîtrise.

A. S.


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