Carnet de campagne Affiches, show télévisé et subterfuges



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La campagne électorale amorce ses derniers jours et les candidats continuent cahin-caha à sillonner le territoire dans une atmosphère marquée par un désintérêt des citoyens qui suivent leurs périples à travers les écrans de télévison. Les directions de campagne de quelques candidats ont choisi cette dernière semaine pour aller poser timidement les affiches sur les panneaux dont la plupart ont été endommagés.

A cinq jours de la fin de campagne, les nerfs commencent à s'échauffer. Après Bengrina qui a menacé de révéler les accointances et le parti pris de l'administration avec deux candidats, la direction de campagne de Tebboune a porté plainte dimanche dernier contre Azzedine Mihoubi. Selon un communiqué de la direction de campagne, le dépôt de plainte « est le résultat de dangereux dépassements de la direction de campagne de Mihoubi, qui a eu recours à la menace et la terreur, notamment en semant la zizanie entre les citoyens », est-il écrit.

A quelques jours de la fin de campagne,s certains candidats usent parfois de subterfuges et de mensonges pour tromper les citoyens ordinaires. Pourtant le chef d'état-major de l'ANP a récemment indiqué que l'Armée ne soutenait aucun candidat. L'Armée « ne soutient aucun candidat », a répété Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'ANP et vice-ministre de la Défense : « On ne soutient aucun candidat, c'est au peuple de choisir, c'est lui qui est responsable du choix du nouveau président qui est capable de diriger l'Algérie », a dit le patron de l'armée.

Abdelkader Bengrina a promis, depuis El-Oued, de réorienter l'argent destiné à l'importation vers le « soutien des agriculteurs » désirant investir en vue de renforcer la production locale. Il a ajouté qu'il procédera à « la restitution des fonds pillés » pour les investir dans les secteurs stratégiques en tête desquels, l'agriculture, l'industrie et le tourisme, tout en assurant une répartition équitable des richesses et des projets entre les régions du pays.

Abdelaziz Belaïd s'est engagé, lui, depuis Biskra à « éradiquer la corruption et le népotisme » et à œuvrer à la promotion de l'investissement productif et à l'ouverture des perspectives devant les jeunes. Il a promis de mettre fin à l'ère de la corruption et du népotisme » qui ont « gangréné et anéanti l'économie nationale », en œuvrant à accorder le soutien nécessaire aux véritables investisseurs et à encourager les jeunes à concrétiser leurs projets. Il a préconisé pour cela « l'éradication de toutes les pratiques négatives qui ont proliféré ces dernières années en raison de l'octroi des aides de l'Etat à des faux investisseurs dans tous les domaines ».

Abdelmadjid Tebboune s'est engagé depuis Ouargla à « démarginaliser » les régions du Sud et à revoir la pension accordée aux personnes aux besoins spécifiques à même de garantir une vie digne à cette catégorie de la société : « Je m'engage, en cas de victoire, à dé-marginaliser les régions du Sud » à travers la mise en œuvre de son programme de développement de tous les secteurs, dont

ceuxs ayant trait à la vie quotidienne du citoyen », a fait savoir Tebboune, promettant d'accorder « des postes de responsabilité aux cadres originaires du Sud ».

Il a réitéré son engagement à créer une banque destinée à « l'appui des projets des jeunes et des femmes au foyer » et à « protéger la gente féminine contre toute forme de violence ».

Ali Benflis promet de « réduire le budget de fonctionnement de l'État de 20% » au profit des familles nécessiteuses. Il conçoit son programme comme un ensemble de priorités pour cette conjoncture, en apportant des solutions à la crise politique, économique et sociale du pays en « ouvrant un dialogue » avec toutes les catégories sociales : « Il doit y avoir un bon dialogue qui unit le peuple », a déclaré Benflis à Mostaganem. Il a souligné la nécessité d'établir la confiance gouvernants - gouvernés, en installant des instances de contrôle », afin de protéger l'argent public du peuple. Sur le plan économique, Benflis a promis de « créer un ministère chargé de la numérisation de l'économie afin de faciliter la lutte contre les corrompus ».

Azzedine Mihoubi a, pour sa part, parlé des jeunes, de leurs difficultés d'insertion, promettant à partir de Mascara de « revoir le dispositif Ansej » et surtout de « débureaucratiser les investissements des jeunes ». Il est revenu également sur le cas des femmes au foyer par la « création de caisses spécifiques » pour prendre en charge leur besoin ainsi que les autres catégories dites à besoins spécifiques. Pour lui, « une bonne partie des revendications du hirak sont déjà réalisées » et les autres le « seront une fois l'élection présidentielle concrétisée ».

Enfin, le débat télévisé entre les cinq candidats à l'élection présidentielle aura lieu le vendredi 6 décembre vers 21h00. Il est prévu après le journal télévisé du soir. Il sera diffusé par l'ENTV et retransmis par les chaînes privées. La confrontation qui se fera sur le récent modèle tunisien devrait regrouper tous les candidats. Deux n'ont pas encore confirmé leur participation. Le studio où se déroulera le débat est en préparation actuellement au niveau du siège de l'Anie à Club des Pins.


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