Présidentielle du 12 décembre

Vers l'émergence d'alliances électorales



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La campagne électorale au titre de la présidentielle du 12 décembre, devrait passer, selon certains indicateurs, à une vitesse supérieure lors des prochains jours, d'autant que des observateurs tablent sur l'émergence d'alliances qui feraient pencher la balance à l'avantage d'un candidat sur un autre.

Il est donc naturel que ces alliances électorales et politiques se font sur la base d'accords ou des ententes. Pour certains observateurs, les calculs sur l'après présidentielle ont déjà commencé. Des candidats cherchent ainsi à rentabiliser leurs actuelle campagne électorale pour nouer un « partenariat » gagnant-gagnant. Allons-nous vers une alliance comme celle qui a été créé en 2004 entre un pôle nationaliste, un autre démocratique et enfin un courant islamiste ?

Le FLN sait qu'il devra occuper une place de choix dans cet après présidentielle, sinon ses structures iront de perdition en perdition. En position défavorable, ruminant ses crises intestines et ses divisions, le FLN s'est déjà projeté vers les législatives anticipées qui risquent d'avoir lieu en 2020. Des législatives, mais aussi des municipales et wilayales, qui seront avant tout des urgences politiques et institutionnelles.

Pour l'enseignant à la faculté des Sciences politiques d'Alger, Redouane Bouhidel, la campagne électorale au titre du scrutin du 12 décembre, sera marquée, lors des prochains jours, par l'apparition d'alliances politiques "qui auraient été préparées en coulisse".

Des partis politiques "de taille", parmi ceux qui n'ont présenté aucun candidat à la présidentielle, ni exprimé encore leur position vis-à-vis des cinq prétendants, feront surface, lors des prochains jours, et afficheront leur soutien en faveur d'un des candidats, a-t-il poursuivi.

Il a évoqué, dans ce sens, la réapparition d'anciennes alliances qui seront "de nouveau relancées", outre les orientations annoncées par les candidats dans leurs discours, qui pourront "constituer un terrain d'entente et un facteur d'attraction d'un courant politique aspirant à se positionner à l'avenir" sur la scène politique.

Ainsi, le parti du Front de libération nationale (FLN), qui s'est contenté d'inciter les citoyens à se rendre aux urnes, devrait annoncer officiellement son soutien au candidat Mihoubi, qui n'est autre que le SG par intérim du RND, un parti rival, mais toujours présent au niveau des institutions populaires.

Même si plusieurs partis politiques sont désormais "rejetés par le peuple", notamment le Hirak qui revendique leur départ, car associés à l'ancien régime, Bouhidel a dit qu'il ne fallait pas omettre qu'ils "ont une base significative, ce qui constitue un élément non négligeable, lorsqu'il s'agit de la création de ce genre d'alliances, pour faire la différence dans l'opération de mobilisation à travers les wilayas.

Revenant sur le débat télévisé prévu vendredi entre les cinq candidats, Bouhidel a estimé qu'il "est à même de dresser le profil du prochain président", d'évaluer chaque candidat et sa côte auprès de l'opinion publique nationale en général et des électeurs en particulier.

Même avis partagé par Amar Belhimer, président du comité politique de l'instance nationale de médiation et du dialogue qui avait préparé le terrain pour l'organisation de l'élection présidentielle.

Des alliances feront probablement surface, selon Belhimer, rappelant, dans ce sens, l'expérience politique avérée de deux ou trois candidats ayant déjà occupé de hautes fonctions au sein de l'Etat, et qui sont connus par les militants des autres formations politiques qui n'ont pas présenté de candidats.

Pour M. Belhimer, le recours aux alliances est mû par "la maturité relative" relevée dans les discours de certains candidats à l'approche de la fin de la campagne électorale, ce qui leur permettra de gagner la confiance de ceux qui voient en eux une alternative.


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