Eventuel soutien du FLN au candidat du RND

Vers la reconstitution de l’«Alliance» autour de Mihoubi 



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Le FLN pourrait opter pour le candidat du RND, Azzedine Mihoubi. C’est ce qu’a annoncé, avant-hier, son secrétaire général par intérim, Ali Seddiki.

Celui-ci a affirmé que les responsables du parti vont se réunir avec le candidat dans la semaine en cours. «Il y a une grande possibilité pour qu’on apporte notre soutien à Mihoubi», a-t-il confié au site TSA.

Décrié par la population qui réclame carrément, depuis le début du hirak, sa dissolution, le Front de libération nationale s’est retrouvé dans une position difficile, d’autant plus que deux de ses anciens secrétaires généraux, Djamel Ould Abbès et Mohamed Djemaï, et plusieurs de ses cadres se sont retrouvés en prison. C’est cette crise qu’il vit depuis plusieurs mois, mais surtout le rejet exprimé à son égard par la population, qui l’a mis dans l’embarras par rapport à l’élection présidentielle du 12 décembre.

Et c’est ce qui a poussé surtout le parti à affirmer, dans un premier temps, qu’il ne prendrait pas part à ce scrutin. Sauf qu’en cours de route, l’ancien parti unique a commencé à émettre l’éventualité de soutenir un candidat parmi les cinq. A la fin du mois d’octobre, le chargé de communication du parti, Mohamed Amari, avait affirmé que plusieurs options sont sur la table des discussions au sein de sa formation politique, dont l’expression de son soutien à un candidat donné au second tour ou laisser le choix libre aux militants. Il a toutefois ajouté que si le FLN devait soutenir un candidat, ce serait probablement Abdelmadjid Tebboune, membre du comité central, bien qu’il se soit présenté à cette élection en tant que candidat indépendant.

Or, aujourd’hui, il semblerait que les choses ont commencé à prendre une autre tournure ou à se clarifier. Le FLN pourrait opter pour le candidat du RND. Une option, qui apparemment ne fait pas l’unanimité au sein de cette formation politique, le sénateur Mahmoud Guissari, ayant affirmé hier que «la non-participation du FLN à cette présidentielle ne voudrait pas dire qu’il ne dispose pas d’assez de cadres pouvant diriger le pays au point d’arriver à soutenir un parti dont il a été la locomotive», ce qui donnait éventuellement une indication sur l’orientation générale du pouvoir en place. Ceci d’autant plus que parallèlement à cette déclaration du secrétaire général par intérim du FLN, des organisations de masse et de la famille révolutionnaire, au niveau de certaines wilayas du pays, se sont également engagés du côté de Mihoubi. C’était le cas, par exemple, avant-hier à Mila, où neuf organisations – dont les bureaux de la wilaya de l’UGCAA, le Snapap (l’une des deux ailes) ainsi que la Coordination des enfants de Chouhadas, pour ne citer que celles-là – ont exprimé leur soutien au candidat du RND.

Bien évidemment, si observateurs et analystes scrutent les positionnements du FLN, ce n’est pas tant eu égard à sa «base militante», mais pour avoir une idée de la démarche du pouvoir en place qui, de tout temps, s’est appuyé sur ce parti essentiellement. Un soutien du FLN à Mihoubi supposerait que c’est ce dernier qui serait le candidat du pouvoir. La chose serait encore plus vraie si les rumeurs ayant circuléhier quant à un ralliement du TAJ et du MPA à Mihoubi se confirment. L’«alliance présidentielle» qui était de rigueur du temps de Bouteflika serait reconstituée autour de l’actuel chef du RND.

En tout cas, ce sont les mêmes cercles, utilisés pendant plusieurs années pour faire passer leurs projets et feuilles de route, qui sont réactivés aujourd’hui à l’occasion de cette présidentielle. Alors que les Algériens sortent dans la rue depuis plus de neuf mois pour justement dénoncer ces agissements, il n’aura pas fallu beaucoup de temps pour que les mêmes reflexes relatifs à la gestion de la chose politique par le pouvoir ressurgissent. Les mêmes procédés et moyens sont adoptés pour imposer des choix bien précis, même s’il est possible, finalement, que cet engouement pour Mihoubi, à moins de dix jours de l’élection présidentielle, ne soit également qu’une manœuvre destinée à brouiller les pistes.

Cependant, il est clair que ces formations politiques, dites du pouvoir, ne s’engagent dans une voie que si elle a été tracée «d’en haut». C’est pour cela que la position du FLN suscite autant d’intérêt. 


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