Ouverture du procès d'Ahmed Ouyahia et d'Abdelmalek Sellal



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Le président du pôle judicaire spécialisé du Tribunal de Sidi M'Hamed près la cour d'Alger a entamé, ce mercredi, les auditions des accusés poursuivis dans des affaires relatives au montage de véhicules, dont d'anciens responsables et ministres ainsi que des hommes d'affaires.

Les ex-Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, les ex-ministres Bedda Mahjoub, Abdelghani Zaalane et Youcef Yousfi ont accepté d'être jugés par le président du pôle judiciaire de Sidi M'Hamed, en l'absence de leurs avocats, lesquels ont boycotté l'audience pénale le 2 décembre.

L'accusée Nouria Yamina Zerhouni, ex-wali de Tipasa, a refusé quant à elle d'être jugée en l'absence de son avocat et de répondre aux questions du juge en charge du dossier. Ce dernier l'a sommée de rester dans la salle d'audience et de suivre les débats. C'est sous haute surveillance par les différents services de sécurité que le procès des deux ex-Premiers ministres et trois anciens ministres qui s'occupaient du ministère de l'Industrie s'est ouvert à la salle 5 du tribunal de Sidi M'Hamed qui semblait trop exiguë pour contenir la foule nombreuse qui s'est déplacée dès les premières heures de la journée.

Les mis en cause, incarcérés tous à l'établissement pénitentiaire d'El Harrach, ont usé de la même tactique, à savoir nier tous les faits qui leur ont été reprochés au cours de l'enquête préliminaire menée par les services de la Gendarmerie nationale et de l'instruction judiciaire établie par un conseiller rapporteur de la Cour Suprême.

Appelé à la barre pour répondre aux graves accusations portées contre lui, entre autre trafic d'influence, octroi d'avantages à titre de complaisance, dilapidation de deniers publics, et aux raisons et motifs du choix de certains opérateurs, en particulier dans l'affaire du montage de véhicules, Ahmed Ouyahia a d'emblée demandé au juge l'application de l'article 177 de la Constitution, stipulant "l'institution d'une haute Cour de l'Etat pour connaître des actes pouvant être qualifiés de haute trahison du président de la République, des crimes et délits du Premier ministre, commis dans l'exercice de leur fonction", une demande qui a été rejetée par le procureur de la République en sa qualité de représentant du ministère public.

Interrogé par le juge sur les faits qui lui sont reprochés, M. Ouyahia, qui a nié "avoir recouru au népotisme" dans le dossier du montage de véhicules, "ni violé la loi", a affirmé que "les avantages ont été octroyés conformément à la loi", rejetant ainsi la charge "d'abus de fonction".

Après avoir nié "l'octroi d'avantages à aucun opérateur", le prévenu a dit que "les avantages ont été octroyés, dans le cadre de l'affaire du montage de véhicules, conformément à loi relative à la promotion de l'investissement", affirmant "avoir appliqué la politique du Gouvernement en matière de promotion de l'investissement et de création de postes d'emploi".

Interrogé à propos des biens que possédaient son fils et son épouse, le mis

en cause a répondu : « Mon fils et m'a femme n'ont rien à voir dans les affaires de malversation. Le Président de la République sortant était au courant de la société spécialisée dans l'informatique ».

Il a tenu à souligner que : « Ma femme possédait un appartement et louait un local commercial… ».

Sellal : « C'est Saïd Bouteflika qui m'a désigné »

L'ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal, qui a fait prévaloir sa défense, laquelle s'est retirée de l'audience, arguant "l'absence des conditions nécessaires au déroulement du procès", a trouvé beaucoup de difficultés pour parler et jetait des regards évasifs vers le président de l'audience et sur le parquetier.

Sellal voulait dans ses réponses se disculper en mettant tout sur le dos du frère du Président déchu, en l'occurrence Saïd Bouteflika.

Les questions du juge ont porté sur l'octroi d'indus avantages à des opérateurs dans le domaine de montage automobile, notamment à l'homme d'affaires Ahmed Mazouz, et sur le financement de la campagne électorale de l'ex-président de la République, Abdelaziz Bouteflika.

En réponse à ces questions, Abdelmalek Sellal a nié "en bloc" les charges qui lui sont reprochées, expliquant que son rôle en tant que Premier ministre se limitait à la coordination entre les représentants du Gouvernement sur lesquels il "n'avait aucune autorité", et c'est le cas, a-t-il dit "pour la gestion du ministère de l'Industrie à l'époque du ministre en fuite, Abdeslam Bouchouareb". Il a ajouté, à ce propos, avoir demandé à Bouchouareb de revoir le cahier de charges qu'il a élaboré sans le consulter.

Quant à l'octroi d'indus avantages pour le projet d'investissement de l'homme d'affaires Mazouz Ahmed et l'implication de son fils, qui possédait 23 pour cent, soit 647 des parts, l'inculpé Sellal a indiqué n'avoir pas étudié ce dossier, affirmant "avoir acquis tous les biens immobiliers lui appartenant avec ses propres fonds, tout en précisant qu'il possède un bien immobilier appartenant à sa famille dans la localité d'Ain El Bey à Constantine et qu'il ne possède pas un permis de conduire !

Pour ce qui est du financement de la campagne électorale et de l'ouverture de deux comptes bancaires en son nom, Sellal a expliqué que "c'est le frère de l'ex-Président de la République, Said, qui m'a désigné pour mener la campagne électorale. L'ex-candidat qui se chargeait de l'aspect financier de la campagne", niant "avoir eu connaissance d'un quelconque transfert de fonds relatif à la campagne, dont il ignorait l'origine".

A la question de savoir s'il savait que Mazouz Ahmed avait versé 39 milliards de centimes dans le compte, il a répondu par la négation : « Je ne savais pas monsieur le président ! ».

L'ex-ministre de l'Industrie, Bedda Mahjdoub, poursuivi pour dilapidation de deniers publics, octroi d'indus avantages et trafic d'influence, a déclaré que : « Les 11 millions de dollars trouvés dans son compte lui appartiennent. Je n'ai pas exercer des pressions sur les directeurs du ministère ».

L'ex-ministre des Travaux publics Zaalane Abdelghani a été interrogé à propos des sommes faramineuses versées dans ses propres comptes bancaires concernant la campagne électorale d'Abdelaziz Bouteflika.

Dans ce contexte, il a déclaré en direction du juge : « Un citoyen a versé 10 millions de DA, des hommes d'affaires tels que Arbaoui, Mazouz, Bellat et Benhammadi ont versé des sommes colossales qui varient entre 19 milliards et 75 milliards de centimes ».

Au moment où nous mettons sous presse, les débats se poursuivent. Nous y reviendrons dans notre édition de samedi avec de plus amples informations.


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