«Le rejet de la présidentielle est une action nationale»



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«Le pouvoir veut pousser la population à la radicalisation en Kabylie pour justifier la répression», estime un militant politique.

la veille de l’élection présidentielle du 12 décembre 2019, la rue gronde en Kabylie. Des marches, des grèves générales et des sit-in rythment les journées de la population de cette région, où le rejet de ce scrutin est réaffirmé.

La campagne antivote menée dans plusieurs localités de la wilaya de Tizi Ouzou est même émaillée d’incidents et dans certaines communes des blessés ont été dénombrés. Des urnes incendiées à Ath Yenni, des entrées de sièges de daïra ont été murées à travers les quatre coins de la wilaya.

Ces actions s’inscrivent dans le sillage d’un élan de mobilisation afin de réussir l’opération de rejet du rendez-vous électoral du 12 décembre. «Le pouvoir veut coûte que coûte organiser des élections contre la volonté populaire. Donc, il faut ce genre d’actions pour désavouer ce scrutin.

On ne peut pas élire un Président parmi cinq candidats tous issus d’un régime dont le départ est réclamé, haut et fort, par des millions d’Algériens depuis le 22 février dernier. La mobilisation doit rester intacte pour mettre en échec tout plan machiavélique du système visant l’étouffement du mouvement populaire», estime un quadragénaire, enseignant de son état, que nous avons interrogé, hier, à Tizi Ouzou.

Le maintien de la mobilisation est aussi le souhait de la population qui prend d’assaut, chaque vendredi, le chef-lieu de wilaya pour battre le pavé.

«La pression doit être toujours de mise, car le pouvoir jouera le tout pour le tout afin de nous sortir un Président, même avec 5% de participation. Il est habitué à ce genre de manœuvres», fulmine un étudiant. L’option du rejet des élections est en passe de réunir le consensus général dans la wilaya de Tizi Ouzou.

Le mot d’ordre de grève générale à partir de lundi prochain a incité les citoyens à prendre leurs dispositions. «Il y aura une grève à partir de la semaine prochaine, on doit s’approvisionner en denrées alimentaires nécessaires», nous a confié un père de famille qui souhaite que ces actions soient suivies même en dehors de la Kabylie.

«La grève doit être observée même dans d’autres wilayas, sinon, elle perd le caractère d’action nationale. Elle sera, au contraire, une aubaine pour le système afin de singulariser la Kabylie. Les populations des autres régions doivent adhérer aux actions de protestation pour le rejet des élections», ajoute notre interlocuteur.

«Selon les informations qui nous sont parvenues, la fermeture des sièges d’APC et de daïra n’ont eu lieu qu’en Kabylie, alors que dans l’immensité du territoire algérien, rien n’est fait. Dans ce cas, les élections passeront comme une lettre à la poste dans d’autres wilayas», s’interroge, dans un post publié sur sa page Facebook, Belaïd Ath Mejkane, du groupe Tagrawla.

«Dans toutes les wilayas d’Algérie aussi, le vote est rejeté. Seulement, la Kabylie est une région plus médiatisée. Donc, s’il y a une action, elle est répercutée dans les médias. Il n’y a pas de particularité des actions dans le sillage du mouvement populaire.

Le rejet de la présidentielle est une action nationale. Juste, la Kabylie a des traditions de lutte, acquises notamment durant le combat identitaire. Le peuple tout entier s’est soulevé pour exiger le départ du système. Donc, on ne doit aucunement semer le doute au sein du hirak, qui est national et rassembleur.

C’est le pouvoir qui tente, par tous les moyens possibles, d’étouffer l’extraordinaire mobilisation populaire enclenchée depuis le 22 février dernier», nous a précisé un militant politique. Et d’ajouter : «Le pouvoir pousse la population à la radicalisation pour justifier la répression.

Mais, le citoyen ne doit pas répondre aux provocations des tenants du régime.» D’autres citoyens s’interrogent justement sur le fait de voir des actions de protestation tourner à l’émeute en Kabylie. Des appels, d’ailleurs, à maintenir le caractère pacifique des manifestations de terrain se multiplient.

Lors de la marche organisée hier à Larbaâ Nath Irathen, en signe de solidarité au jeune lycéen Mohand Oulhoucine Fekraoui, blessé dimanche lors des échauffourées, les initiateurs de cette action ont insisté sur son caractère. «Restons pacifiques, solidaires et unis. Il ne faut pas donner l’occasion au pouvoir d’actionner sa machine répressive», ont lancé les organisateurs.


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