Décryptage – Algérie

Importante Opération Militaire Contre des Pétroliers en Cours.



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La nouvelle loi sur les hydrocarbures qui donne de meilleurs avantages aux compagnies pétrolières étrangères, et votée dans la précipitation par le gouvernement algérien, a été élaborée surtout pour permettre à l’Algérie, à travers sa machine à Cash Sonatrach, de pallier à la baisse de ses revenus d’une part, mais également dans le but de s’acheter une certaine immunité aux tenants du pouvoir actuels. Décryptage.

La nouvelle loi sur les hydrocarbures, rejetée pourtant par une majorité de la population algérienne y voyant un bradage des richesses du sous-sol algérien, a été particulièrement bien accueillie par le français Total, ou le britannique BP qui voient d’un bon œil l’adaptation de la loi dite 51/49 ou la suppression de la fameuse taxe sur les profits exceptionnels, qui les obligeait à débourser de 5 % à 50 % de la valeur de la production si le prix du baril dépassait les 30 $.

Instaurée dès 2006, cette taxe qui avait suscité le courroux de nombreux majors dont Anadarko, Total et autres Maersk ou Repsol, avait toutefois mené Sonatrach vers plusieurs arbitrages internationaux.

La nouvelle mouture de la loi, plus attractive et ‘’plus adaptée’’ et qui ouvre le champ à l’exploitation du gaz de schiste, a bien évidemment très vite fait de susciter l’intérêt des puissances occidentales.

Il faut dire que déjà au mois de Mars 2019, en plein marasme économique du fait de la baisse de production de pétrole et de ses exportations, Sonatrach avait entamé une campagne de séduction envers les majors américains intéressés par le sous-sol algérien, lors de rencontres Algéro-américaine sur l’énergie.

De son côté, le géant français Total espérait conforter encore un peu plus sa position en Algérie, en attendant l’obtention du feu vert du Ministère de l’Energie algérien au sujet du rachat des actifs d’Anadarko. Le gouvernement algérien temporisait à afficher sa position sur cette transaction, malgré le recours au lobbying intensif de la société Occidental Petroleum (Oxy) pour la vente de ses actifs d’Anadarko à Total.

Rachid Hachichi, l’ex PDG de Sonatrach était lui contre un recours au droit de préemption, estimant l’opération trop coûteuse dans la conjoncture que traversait l’Algérie et l’entreprise publique d’hydrocarbures.

Il faut dire que la transaction de cession des actifs africains d’Oxy, rachetés à Anadarko et revendus à Total pour 8,8 milliards a de quoi inquiéter car les actifs algériens d’Anadarko concernant les projets algériens dans le bassin de Berkine composé d’El Merk, Hassi Berkine et Ourhoud, sont eux évalués à plus de 2 milliards $. Une somme que les responsables de Sonatrach savent impossible à débourser dans le cas d’un hypothétique recours au droit de préemption.

Les conseillers de l’ex patron de Sonatrach tels Karima Aouchar, directrice de la division production de Sonatrach, l’ex-directeur général par intérim Saïd Sahnoun et Mahieddine Touhami, ancien responsable de la division PED (Petroleum engineering and development), craignent par ailleurs que le recours au droit de préemption soit susceptible de faire fuir l’investisseur français Total, bien implanté dans le secteur des hydrocarbures en Algérie.

Mais tout cela n’était pas du goût d’Ahmed Gaïd Salah ni de celui de Ouassini Bouazza patron de la Direction des Services de Renseignement Intérieur (DSI), qui n’appréciaient guère les pouvoirs et les points de vue purement économiques des responsables de Sonatrach, incarnés par l’ex-directeur général Saïd Sahnoun, devenu conseiller spécial de Hachichi, après avoir été un temps son supérieur.

Le jour même du vote par le parlement algérien de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, le commandement de l’armée limoge Hachichi pour le remplacer par le vice-président en charge des associations de Sonatrach, Kamel-Eddine Chikhi. Momentanément bien sûr !

Car voilà, le Chef d’Etat Major de l’Armée n’a pas les français et les européens dans ses petits papiers, surtout depuis l’épisode du discret soutien apporté par la France au plan Said Bouteflika – Toufik Mediène pour l’écarter de la tête de l’Armée.

Ni depuis la déclaration du Ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, qui a indiqué que la solution en Algérie réside dans « le dialogue démocratique » et le respect de la liberté de manifester.

Enfin et encore moins après que l’union européenne (UE) ait affiché une position hostile au régime, position que toute la classe politique algérienne s’était d’ailleurs empressée de qualifier d’odieuse et inadmissible ingérence dans les affaires internes. Affaires que Gaid Salah entend continuer seul à diriger…

Pour rappel la récente résolution du 28 Novembre dernier adoptée par l’union européenne soutenant le hirak et condamnant les arrestations et la décision de fermetures d’églises, est suivie aujourd’hui 5 Décembre 2019, selon nos informations, d’une réunion à huis clos sur la situation en Algérie, organisée par la commission des affaires étrangères et menée par l’eurodéputé allemand David McAllister.

Il était devenu clair, pour quelques observateurs avertis, que les tenants du pouvoir algérien allaient prendre des mesures pour  »rééquilibrer’’ la donne et bousculer les équilibres géopolitiques qui prévalaient jusque-là et que leur dictaient l’agenda de la crise économique et politique à venir, avec comme conséquence un risque de fragilisation et d’effondrement du régime. Impensable pour eux !

Faut-il encore rappeler que le pouvoir algérien doit en grande partie son maintien aux occidentaux et aux partenariats privilégiés entretenus avec ces puissances dans le cadre de la coopération sécuritaire, mais aussi à travers de juteux contrats militaires et économiques.

Aussi, un revirement politique clair s’imposait au haut commandement de l’armée, dans une logique de maintien et d’anticipation à de probables recours aux instances financières internationales tels le FMI, la Banque Mondiale, sur lesquelles les Etats Unis à une influence certaine.

Dès lors, les américains sont particulièrement chouchoutés par Ahmed Gaïd Salah qui avait d’ailleurs auparavant décidé de l’achat d’avions de renseignement auprès de Raytheon ou de donner son accord quant au méga-contrat d’achat d’aérostats à Lockheed Martin, tombé à l’eau entre temps.

Au début du mois de novembre 2019, Ahmed Gaïd Salah va également déplacer son attaché de défense du Canada à Washington, le colonel Slimane Mallemet qui avait succédé à Kamel-Dine Remili, rappelé à Alger pour prendre la tête des services de Renseignements Extérieurs.

L’Agence d’Aide au Développement Economique Américaine, l’USTDA et l’US Algerian Business Council (USABC), se sont mis à œuvrer pour tisser des liens économiques plus denses entre les compagnies américaines et la Sonatrach.

Pour cela, l’USABC a rencontré du 19 au 21 novembre 2019 une délégation de l’entreprise publique d’électricité Sonelgaz, lors d’un forum sur l’énergie algérienne en partenariat avec le service commercial du département d’Etat américain à la Nouvelle-Orléans.

Dans ce même contexte, le haut-commandement de l’armée avait donné son feu vert pour la nomination de Fouad Ferhat, précédemment employé à la Direction Europe du Ministère des Affaires Etrangères, au poste de conseiller de l’ambassadeur d’Algérie aux Etats-Unis Mr Madjid Bouguerra, en charge des affaires économiques et commerciales.

Une offensive de charme ponctuée le 28 Novembre par l’envoi du représentant du Ministère de la Défense, le Général Mohammed Bachar, aux Etats- Unis au siège département de la défense américaine.

Conséquence. Le 4 décembre 2019, un communiqué de l’Agence de presse algérienne indiquait que la Compagnie nationale, Sonatrach allait exercer son droit de préemption sur les intérêts détenus par Anadarko en Algérie suite à une décision du ministre de l’énergie relative à une opération dans le cadre d’une fusion/acquisition effectuée par Anadarko, « incompatible » avec la réglementation en vigueur… Fin de mission !

Le pétrole. Cette malédiction de l’Algérie qui lui a fait rater sa révolution agricole, sa révolution industrielle et aujourd’hui celle de la démocratie…

Et rien ne changera !

 


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