42e vendred

La dernier avant le scrutin



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A une semaine des élections présidentielles du 12 décembre, le mouvement de contestation s'est poursuivi pour le 42e vendredi de suite à travers plusieurs wilayas du pays.

Encore une fois, Alger a été hier le théâtre d'une marche grandiose contre le scrutin prévu jeudi prochain, ainsi que le départ du reste du système contesté afin d'aller vers un changement démocratique tel que souhaité par le peuple.

Une mobilisation si forte et héroïque que les contestataires ont déjà promis d'assurer, lors des précédentes marches hebdomadaires malgré la décision des autorités de passer aux élections, et en dépit d'un dispositif fortement déployé dans les espaces publics de la capitale.

En effet, aussitôt après la prière du vendredi,s les manifestants, qui ont l'habitude d'emprunter la rue Didouche-Mourad, ont d'emblée scandé « makach intikhabat m3a el »issabat », makach el'vot ya s'hab kaskrout », (pas d'élection avec les corrompus), « dawla madanya machi « askaya »( Etat civil , pas militaire), « douze douze, la yajouz ». Dans une ambiance marquée du sceau de combativité et hardiesse, les foules ont déferlé massivement sur cette grande artère d'Alger-centre, munis de leurs pancartes et de l'emblème national. « makach el'vot wallah mandirou… » (pas de vote, nous n'allons pas faire) , clamait la marée humaine qui se dirigeait vers la grande poste.

Une atmosphère aussi chaleureuse que chauvine qu'a connue également la rue Asselah–Hocine avec l'arrivée en masse des habitants des deux vieux quartiers d'Alger, à savoir Bab El oued et La Casbah. « matkhafounach bel3chriya , h'na rabatna el-mizirya » (vous ne nous faites pas peur avec la décennie noire, nous avons grandi dans la misère ), scandaient , entre autres slogans, les gars de Bab El oued.

De leur côté, les manifestants venus de la banlieue est d'Alger ont battu le pavé de la place du 1e-Mai en passant par Hassiba Benbouali, jusqu'au boulevard Colonel Amirouche. Une foule « bigarrée », comprenant toutes les catégories sociales, a marché en ce denier vendredi avant le « douze, douze », pour revendiquer sans cesse l'instauration d'un Etat de droit.

Par ailleurs, les contestataires continuent à brandir la menace de la grève générale prévue à partir de demain. « wallah manekhdem, wallah manvoti, 8 décembre neghlak hanouti », (je ne travaille pas, je ne vote pas, le 8 décembre je fermerai ma boutique), « 8 décembre, grève générale », entonnaient-il pour signifier une montée au créneau. Tout en appelant à l'unité nationale et au respect de la souveraineté du peuple algérien, les manifestants ne perdent pas de vue les détenus du Hirak et réclament, comme chaque vendredi, leur libération : « Libérez nos enfants » , « libérez les détenus ».

Autant dire que ces manifestants, armés d'une pugnacité irréprochable et d'une détermination sans précédent, poursuivent, depuis presque dix mois, le mouvement de contestation jusqu'à l'arrivée à bon port de la révolution du 22 février 2019. Une Algérie appartenant aux seuls Algériens, forte, libre et démocratique.


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