Débuts laborieux du scrutin présidentiel à l’étranger

Tension et sécurité renforcée



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Sous haute tension et sécurité renforcée, le scrutin présidentiel a débuté timidement, hier, pour la communauté nationale établie à l’étranger. Et pour cause, l’opération de vote, censée se poursuivre jusqu’au 12 décembre, a été marquée par de nombreuses actions de protestation des anti-élection. Initiés par des collectifs citoyens pro-hirak, plusieurs manifestations et rassemblements ont été organisés au niveau des centres de vote en France, mais aussi dans plusieurs autres pays (Belgique, Suisse, Espagne, Grande-Bretagne, Canada, Etats-Unis, etc.). Le mot d’ordre principal, sans grande concurrence, était «Makanche intikhabete maâ el îssabate !» (Pas de vote avec les bandes).

«En arrivant très tôt ce matin, il y avait plus de citoyens venus régler des problèmes administratifs que de votants. Les premiers étaient renvoyés pour l’après-12 décembre. Les seconds, qu’on peut estimer à une dizaine, bénéficiaient de la protection d’un important dispositif de sécurité assuré par des agents d’une boîte privée», affirme Rachid Mokrani, militant politique, l’un des premiers manifestants arrivés au niveau du boulevard de Charonne, à quelques pas du consulat général d’Algérie à Paris.

C’est le lieu principal de sit-in des Algériens de France contre l’élection présidentielle. «Comme vous voyez, l’atmosphère est très tendue. Dès que la police française identifie les manifestants, elle les oblige à se cantonner dans le périmètre autorisé pour le rassemblement», précise-t-il.

Chaque citoyen voulant s’introduire dans le consulat était effectivement obligé de montrer une carte d’électeur algérienne aux forces de l’ordre françaises ! Le rassemblement n’a cessé de grandir tout au long de la journée avec l’arrivée successive de manifestants retardataires, sortis du travail ou bloqués dans les transports à cause d’un important mouvement de grève en France. «Harkis !» «Cachiristes !» «Honte à vous !» etc., sont autant de cris de colère des protestataires envoyés à la face des très rares votants, qui rasaient littéralement les murs pour aller glisser leurs bulletins dans des urnes quasiment vides. Les éléments de la police et de la gendarmerie présents sur place ont parfois dû intervenir afin d’éviter tout contact physique entre les électeurs et les contestataires. D’ailleurs, au moment où nous mettons sous presse, deux manifestants ont été arrêtés.

Au consulat de Bobigny, dont le portail central a été fermé pour ne laisser qu’un passage secondaire aux quelques dizaines de citoyens qui voulaient voter, le climat était plus tendu et les choses ont même failli déraper après l’agression de l’activiste Essaid Aknine. «Pourtant, je n’ai voulu qu’entrer dans le bureau de vote en tant que citoyen algérien, tout en prêchant la silmiya. Or, un agent qui travaille au consulat n’a rien voulu entendre dès qu’il m’a reconnu, il m’a sauvagement agressé», témoigne-t-il après avoir repris connaissance à l’hôpital où il a été évacué par les pompiers.

LES VOTANTS FACE AUX HUÉES

Concernant l’opération de vote, lui qui est arrivé tôt le matin sur place, il a affirmé qu’«il y a eu au maximum une centaine de votants pour un centre de vote qui contient des milliers d’inscrits. Grâce à notre mobilisation en face, nous avons constaté que la majorité étaient des vieux, qui n’assumaient pas souvent leur acte». Selon nos propres constatations et de nombreux témoignages, le même constat peut sans trop se tromper être généralisé pour le reste des centres.

«La moyenne d’âge des rares électeurs dépasse largement les 60 ans»,  souligne le militant
Mohand Bakir, à quelques pas du centre de vote de Créteil.

En effet, depuis jeudi dernier, des appels au «rejet pacifique, massif et actif» de l’élection présidentielle dans l’immigration se sont multipliés. «Nous appelons solennellement nos concitoyennes et concitoyens, en Algérie et dans la diaspora, à rejeter, par tout moyen pacifique, la mascarade électorale du 12 décembre et à observer des sit-in quotidiens devant les centres de vote durant toute la période du scrutin, à savoir du 7 au 12 décembre. Nous les exhortons également à se mobiliser pour faire échec à cette farce électorale, et nous appuyons toute action pacifique, citoyenne et révolutionnaire qui va dans le sens de la volonté populaire, en demeurant vigilants et en déjouant toutes les manœuvres et les provocations», lit-on dans un texte diffusé sur les réseaux sociaux et cosigné par une quarantaine d’organisations associatives et politiques algériennes actives à l’étranger.

Certaines de ces structures militantes ont, par ailleurs, émis d’une façon distincte des recommandations plus précises pour faire concrètement barrage au vote. C’est le cas, par exemple, de l’Alliance des démocrates algériens de la diaspora (ADDA).

Tout en exhortant nos compatriotes exilés à «rester dans une démarche pacifique. Aucune action violente ne doit être perpétrée contre les personnes et les biens», un communiqué de l’ADDA a encouragé toutes les formes de lutte non violente pouvant contribuer à l’empêchement direct ou indirect du scrutin. «Toutes les actions rendant le vote honteux, difficile ou impossible par la culpabilisation, la dissuasion (prise de photos ou vidéos d’éventuels votants) ou autres seront laissées à l’appréciation des manifestants sur place. Portons un signe distinctif (carton rouge) pour ne pas être sujets à manipulation par les médias de la propagande officielle», précise le document. En outre, l’ADDA a lancé un appel à rassemblement pour le 12 décembre, qui devrait avoir lieu à la place de la République, à Paris.

 

Paris
De notre bureau  Samir Ghezlaoui


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