Les dirigeants occidentaux perplexes

faut-il féliciter un Président non élu ?



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Par Mohamed K. – La présidentielle de ce 12 décembre, marquée par des manifestations massives de citoyens qui s’y opposent depuis son annonce par le chef de l’armée à partir d’une caserne, représente un véritable dilemme pour les démocraties occidentales. En effet, s’interrogent des observateurs avertis, les dirigeants des pays d’Europe et d’Amérique du Nord vont-ils adresser des messages de félicitations au Président qui sera coopté ce jeudi et dont la «victoire» sera annoncée à grand renfort médiatique vendredi par un ministre de l’Intérieur honni par le peuple majoritaire ?

«C’est à un véritable problème inédit auquel les chefs d’Etat occidentaux auront du mal à trouver une solution. Le successeur de Bouteflika, contrairement à ce dernier, entame son mandat avec le sérieux handicap de la répression qui s’abat sur les citoyens et sur les graves atteintes aux droits de l’Homme dont il est considéré comme en étant complice», notent nos sources. «Il sera difficile à un Président comme Macron ou une chancelière comme Merkel, leaders de pays où la démocratie est un principe inaliénable et où l’opinion est à l’affût, de féliciter leur homologue algérien qui aura été élu avec à peine 10% des suffrages et dans des conditions antidémocratiques, voire anticonstitutionnelles», soulignent ces sources.

«Certes, des ambassadeurs occidentaux ont demandé à être reçus par les candidats à la présidentielle, mais cela relève d’une bataille légitime entre les partenaires étrangers de l’Algérie, pour la sauvegarde de leurs intérêts dans un pays aussi grand qu’un continent et dont la situation géographique fait que les puissances occidentales ne peuvent ne pas s’inquiéter de la situation politique qui y règne et de la crise qui perdure depuis près de dix mois et qui ne sera pas réglée demain», font remarquer ces observateurs. Selon eux, «si message de félicitations il y aura, il ne devrait s’agir que de communiqués laconiques que les dirigeants occidentaux envelopperont dans des généralités, en mettant en avant leur confiance en les Algériens pour trouver les moyens par eux-mêmes de sortir de la crise par le dialogue».

«Cependant, indiquent nos sources, les chancelleries étrangères n’ont pas caché leur inquiétude, lors de leurs différents contacts avers leurs interlocuteurs algériens quant à la suite des événements au lendemain de la présidentielle de ce jeudi, en ce sens que les diplomates étrangers n’accordent aucun crédit aux médias inféodés au pouvoir, aux organisations et autres partis politiques rompus à la langue de bois et savent pertinemment l’étendue de la colère des citoyens et leur détermination à poursuivre leur mouvement de contestation jusqu’à la concrétisation de leurs revendications». «Autrement dit, les Occidentaux sont persuadés que la période d’instabilité risque de durer encore longtemps et que le pouvoir est dans l’impasse totale», concluent nos sources.

M. K.

 

 


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