Sonatrach va sortir encore un chèque de 850 millions de dollars pour racheter les parts d’une société étrangère

à quoi sert donc la nouvelle loi sur les Hydrocarbures ?



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Encore un dossier qui soulève des interrogations sur le bon sens des actuels dirigeants du secteur des hydrocarbures en Algérie. La compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach a fait savoir récemment qu’elle  prévoit d’utiliser son droit de préemption avec la société italienne Edison qui a cédé ses actifs en Algérie pour Energean Capital pour une valeur de 850 millions de dollars.  Après les actifs d’Anadarko que Sonatrach doit racheter auprès de Total au nom du même principe de droit de préemption, la compagnie nationale des hydrocarbures doit débourser une nouvelle fois une énorme somme en devises pour racheter des parts de la société italienne Edison, pour la cessation des actifs de cette dernière qui est en partenaire dans le projet Reggane Nord.  Rien que dans le dossier d’Andarko et Edison, la Sonatrach risque de dépenser plus de 3 milliards de dollars pour racheter des actifs qui vont lui revenir automatiquement à l’expiration des contrats signés avec ces compagnies étrangères. Plus de 3 milliards de dollars dans un contexte financier et économique très difficile où l’Algérie a besoin de gagner de nouveaux revenus au lieu de consentir à de nouvelles dépenses onéreuses qui vont affaiblir les réserves de change et porter un préjudice au Trésor Public. Il faut  savoir que la société Edison est partenaire à hauteur de 11% dans le projet Reggane Nord. Un projet également détenu par Sonatrach avec 40% par la société espagnole Repsol avec 29,25% et par l’allemand Wintershall Dea avec 19,5%. Ce projet a été entamé en 2012, avec la signature d’un contrat de prêt de 3 milliards de dollars. Il est entré en production en 2016, et il avait comme objectif d’atteindre une production stable de 8 millions de mètres cubes de gaz par jour au cours de la première année d’activité.

Reggane Nord, dont le montant d’investissement et de développement s’est établi à 2,86 milliards de dollars, assure sa production à travers l’exploitation de dix (10) puits gaziers sur les 104 que compte le champ gazier de Reggane.

Les réserves du champ gazier de Reggane, englobant les gisements de Reggane Nord, Kahlouche, Kahlouche Sud, Sali, Tiouliline et Azrafil Sud-est, sont estimées à près de 88,6 milliards m3 dont 55 milliards m3 récupérables. Reggane Nord est l`un des premiers projets développés dans le sud-ouest de l’Algérie, une région qui contient d`importantes réserves gazières mais peu explorée jusquici, alors que les grands gisements connus et exploités sont ceux situés dans le sud-est du pays.

C’est dire donc que la Sonatrach a besoin de mobiliser beaucoup d’argent et de ressources financières en devises pour poursuivre les explorations dans l’espoir de trouver de nouveaux gisements gaziers et pétroliers. Au lieu de se concentrer sur ces investissements, la Sonatrach va dépenser encore de l’argent pour enrichir les compagnies étrangères et les soulager d’un poids financier. Sonatrach a certainement le droit de regard sur la vente des actifs gaziers d’Edison en Algérie à la société Energean, cotée à Londres. Mais au lieu de sortir son chèque dans cette conjoncture difficile est compliquée, pour ne pas négocier un accord à l’amiable avec le nouveau propriétaire d’Edison concernant l’exploitation des blocs 351 C et 352 C au champ gazier Reggane Nord avec une production commune de 3,5 milliards de M3/an de gaz naturel par an ? Pourquoi ne pas soutirer davantage d’argent aux nouveaux actionnaires d’Edison pour les convaincre d’investir en Algérie et de créer des richesses ou des emplois ? N’est-ce pas là l’esprit de la nouvelle Loi sur les Hydrocarbures ? A quoi sert cette nouvelle loi dont le but ultime est de trouver de nouveaux investissements étrangers pour relancer la production pétrolière et gazière dans notre pays ? Toutes ces questions demeurent sans réponses à cause des incohérences actuelles de la politique de l’Etat algérien qui fait exactement le contraire de ce qu’il annonce. Un Etat qui aime perdre son argent au lieu de le conserver et de le fructifier dans de nouveaux investissements.


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