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Tebboune et Chengriha corrigent les erreurs de Bouteflika et Gaïd-Salah



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Par Kamel M. – Le nouveau chef d’état-major a compris que l’armée a été surexposée par son prédécesseur en l’impliquant de façon brutale dans la crise politique profonde que traverse le pays. Dès la prise de fonctions par le successeur de Bouteflika, après plusieurs mois d’une gestation difficile, le nouveau Président, arrivé au pouvoir suite au coup de force du 12 décembre dernier, et le nouvel homme fort de l’armée ont éloigné l’armée du champ politique en prenant la décision de supprimer le poste de vice-ministre de la Défense nationale ou, à tout le moins, de revenir à la situation ante en consacrant les prérogatives déjà larges du chef d’état-major de l’ANP, exit le champ politique.

Cette décision semble avoir été mûrement pensée au sein du commandement de l’armée qui doit se concentrer sur sa mission principale de défense du territoire national dans ce contexte trouble où une guerre se profile à l’horizon à nos frontières.

Les critiques acerbes des manifestants durant plusieurs mois à l’encontre des «généraux» traités de tous les noms et fustigés avec des termes violents à cause des discours provocants de Gaïd-Salah à l’égard des citoyens qui exigeaient le départ des symboles du système Bouteflika, ont fait réfléchir le général Saïd Chengriha qui n’était pas personnellement visé, mais qui faisait partie de l’aréopage d’officiers de haut rang que les manifestants considéraient comme partie prenante dans la démarche hostile et belliqueuse de son ancien chef. Le nouvel homme fort de l’armée s’attelle donc à corriger les erreurs de son prédécesseur en commençant pas éviter toute friction avec la rue qui a répondu ce vendredi qu’elle était prête à «envahir la Libye» s’il le fallait pour défendre la patrie.

Une première réconciliation a semblé s’être faite entre les manifestants et l’armée qui a été malmenée des mois durant à travers son ancien patron qui a multiplié les maladresses en s’adonnant à un règlement de comptes qui a failli déstabiliser l’institution, voire tout le pays.

Le nouveau chef de l’Etat confirme donc qu’il garde la fonction de ministre de la Défense de plein exercice comme il l’a bien précisé dans son communiqué annonçant la mort de Gaïd-Salah. Aussi, il devrait récupérer les attributions qui lui sont dévolues, notamment la tutelle des services des renseignements qui relèvent de l’autorité directe du président de la République et le retour à la séparation des missions échues à chaque département au sein des services de sécurité cumulées sous la coupe d’un seul et même homme après la démission forcée d’Abdelaziz Bouteflika.

Gaïd-Salah ajoutait une nouvelle aberration et une autre qui existait déjà sous l’ancien président de la République qui avait confié, par calcul purement politicien, la double fonction de vice-ministre de la Défense nationale et de chef d’état-major de l’ANP, soit un poste politique jumelé au commandement des forces armées, à un seul et même homme. Un cas unique au monde.

K. M.


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