Akhyna, ton sourire pue le musc !



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Premier gros chantier pour le gouvernement Djerad. La mise en conformité des…

… cravates ! 

Et voilà que des ruelles du vendredi, pas n’importe quel vendredi, celui qui «attend la sortie des mosquées» pour faire gonflette, on ne le murmure plus, on le crie : «Non à la dictature militaire ! On ne nous refera pas le coup de 1992». Ben voyons ! Déjà, dans les faits, une révolution du sourire qui cligne des yeux à la mi-journée, guettant la sortie des mosquées, ça m’interpelle un brin sur la pilosité de ce sourire-là. J’ai marché le 22. J’ai marché d’autres vendredis. Sans revendiquer d’«attestation communale» comme dirait cet être si proche et si lucide. De ces marches, je n’ai pas le souvenir de personnes des deux sexes, les yeux rivés sur leurs montres, impatientes de voir débouler les bataillons de la Grande Prière du vendredi. Nous marchions la tête haute, et ceux qui sortaient des mosquées se joignaient à la marche, certains d’entre eux n’osant pas trop lever la tête, parce qu’encore marqués du sceau de la décennie noire. Les temps ont visiblement changé. Et encore plus visiblement, les empastillés, en bataillons disciplinés -comme toujours- ont enfin reçu le feu vert des Frères pour réengager le «débat» sur l’arrêt du processus électoral. C’est de bonne guerre ! De bonne guerre intégriste. D’abord, l’entrisme du vendredi. Ensuite, des carrés de plus en plus grands. Et là, aujourd’hui, le tempo hebdomadaire de la protestation réglé, plaqué sur celui de la mosquée. Eux sont dans leur rôle. Mais nous ? Devons-nous pisser sur les tombes des nôtres massacrés par le FIS et ses bras armés et ses figures dont certaines ont été brandies en portraits héroïques place Audin plusieurs vendredis de suite pour espérer tenir la route ? Dois-je cracher sur mon armée, parce que l’un de ses chefs a fauté grave à plusieurs reprises, et jeter l’opprobre générale sur cette institution qui a sauvé la République lorsque d’autres nous conseillaient de nous coucher et de laisser faire la fraude à large échelle des deux plus gros fraudeurs de l’histoire électorale algérienne, Abassi Madani et Ali Benhadj ? En matière de pisse et de crachats, je n’ai de leçons à donner à personne. Chacun pisse et crache là où il veut. Mais en même temps, je n’ai de leçons à recevoir de personne, moi aussi. Et je pisse et crache à la face de l’islamisme et des intégristes. Hier, en 1992, au moment de l’arrêt du processus de transformation du pays en califat. Et aujourd’hui, au moment où l’on tente de me vendre un sourire révolutionnaire exhalant de forts et écœurants relents de musc ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.


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