Exclusif. Le méga-projet du Port de Cherchell et son immense budget douteux au coeur d’une réunion du CNI à Alger



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Le Conseil National de l’Investissement (CNI) s’est réuni aujourd’hui lundi à Alger pour étudier la relance du méga-projet du Port de Cherchell qui est tombé dans l’oubli depuis le début de chute partielle du régime Bouteflika, a-t-on appris au cours de nos investigations. Ce méga-projet avait suscité de nombreux doutes à propos du montant énorme de son investissement. Aujourd’hui, les membres du CNI doivent trancher sur les modalités nécessaires à sa relance car l’Algérie manque cruellement d’un grand port moderne et équipé conformément aux standards internationaux. 

Il faut savoir qu’effectivement en été 2018, ce méga-projet a été sérieusement retardé et ralenti à la suite d’une instruction de la Présidence de la République qui avait ordonné la révision de ce projet stratégique à travers une nouvelle étude internationale commandée à un grand cabinet britannico-belge.

Au début du mois de juin 2018, une importante délégation du ministère des Transports a été dépêchée à Londres pour rencontrer les experts de ce cabinet qui ont été missionnés pour établir un nouveau diagnostic et une nouvelle étude avant-projet détaillée (APD) pour le compte du gouvernement algérien. A travers cette étude, la Présidence de la République souhaite savoir le coût réel du mégaprojet de Cherchell en quantifiant toutes les dépenses que nécessiteront les travaux de ce port qui disposera de 23 quais d’une capacité annuelle de traitement de 6,5 millions de conteneurs et de 25,7 millions de tonnes de marchandises.

Selon nos sources, la présidence de la République ne voulait pas à l’époque  rééditer le scénario catastrophique de l’autoroute est-ouest qui s’est soldé par une addition très salée pour l’Algérie. Un méga-projet où toutes les dérives et combines suspectes ont été rendues possibles à cause de l’absence des études très détaillées et techniquement poussées sur le coût réel et le déroulement des travaux de l’autoroute est-ouest.

L’étude du cabinet britannico-belge devait permettre, ainsi, de prévenir les risques de corruption qui apparaissent généralement dans le sillage des mégaprojets d’infrastructures en Algérie. Plusieurs sources proches de la Présidence de la République avaient révélé à cette époque à Algérie Part que l’enveloppe initiale de 3,3 milliards de dollars prévue pour ce projet est largement exagérée et surdimensionnée.

Aujourd’hui, nous sommes en 2020 et personne ne sait si les recherches et études du cabinet britannico-belge ont été communiqués au gouvernement algérien. Certaines sources avancent que ces études sont tombées à l’eau avec la chute des Bouteflika. Malgré ce flou et ce manque flagrant d’information, le Conseil National d’Investissement a organisé aujourd’hui lundi une réunion pour relancer ce méga-projet controversé auquel était associé  au départ les groupes privés appartenant aux oligarques Ali Haddad et les frères Kouninef.

Une participation qui avait suscité de nombreuses interrogations sur le caractère sain des financements qui seront attribués à ce méga-projet. Beaucoup d’observateurs craignaient effectivement des passations de marchés douteuses dans le but d’enrichir les poches d’Ali Haddad et les frères Kouninef.

Le CNI va-t-il remettre ainsi en cause le budget de 3,3 milliards de dollars nécessaire à ce méga-projet ? C’est la question à laquelle le nouveau gouvernement Tebboune doit répondre en toute urgence car de grands projets similaires ont été menés dans d’autres pays mais avec beaucoup moins d’argent ! Au Maroc, à titre d’exemple, pour un investissement public de 1,2 milliard d’euros consacrés essentiellement pour les infrastructures, les autorités ont lancé le méga-port de TANGER MED 2 qui fera entrer le Port de Tanger dans le cercle des vingt plus grands du monde. Le port Tanger Med, qui connecte le Maroc à 77 pays et 186 ports, a fait passer le voisin marocain de la 83e à la 17e place dans le classement de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED).

Et pour atteindre cet objectif, le Maroc a dépensé  entre 2003 et 2017, un investissement total de 3 milliards de dollars. Or, l’Algérie dés la première année veut dépenser le même budget pour le lancement du port de Cherchell. En 2009, pour un 1 milliard d’euros, le Maroc s’est offert  1 port passager et 3 quais. A partir de 2012, le voisin marocain s’est lancé dans le projet de Tanger-Med II doté de 3 quais supplémentaires en eau profonde, long de 2,5 Km et son coût estimatif est de 1,2 milliard d’euros. Cette comparaison suffit amplement pour comprendre que le budget initial du port de Cherchell est largement exagéré et douteuse. Le CNI ne peut ignorer cette donnée dans sa réunion d’aujourd’hui lundi.

Rappelons enfin que le CNI doit étudier ce dossier et statuer sur les privilèges fiscaux et parafiscaux qui doivent être accordés aux investisseurs chinois désireux de s’implanter en Algérie. Ces mêmes avantage qui ont fait l’objet du procès controversé pour corruption de plusieurs anciens oligarques du régime Bouteflika comme Ahmed Mazouz, Hassan Larbaoui ou Mohamed Bairi. 

Le CNI est placé sous l’autorité du Premier ministre qui en assure la présidence. Ses travaux sont sanctionnés par des décisions, des avis et des recommandations. Le redéploiement institutionnel opéré en octobre 2006 a renforcé le CNI dans son rôle stratégique. L’action de ce conseil s’exerce désormais en matière de décisions stratégiques relatives à l’investissement et en matière d’examen des dossiers d’investissements présentant un intérêt pour l’économie nationale. Les membres permanents qui composent le CNI sont les ministres chargés des portefeuilles suivants :

Collectivités locales ; Finances ; Industrie et promotion des investissements ; Commerce ; Énergie et mines ; Tourisme ; Petite et moyenne entreprise et artisanat ; Aménagement du territoire, environnement et tourisme.

Le CNI examine et décide notamment des avantages à accorder aux projets d’investissement dont le montant est égal ou supérieur à 5.000.000.000 de dinars ainsi que ceux d’intérêt national donnant lieu à une convention d’investissement. Mais le fonctionnement de ces avantages ne cessent pas de susciter la controverse en Algérie. Nous y reviendrons.


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